Polémiques autour des émoluments “exorbitants” des députés en RDC : « si cette information se confirmait … c’est inacceptable » (société civile)

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Assemblée nationale

Dans un pays où la grande majorité de la population vit avec moins de deux dollars par jour, les affirmations du président de l’ECIDé, Martin Fayulu, révélant qu’un député national en RDC perçoit, depuis le mois de janvier 2022, un salaire évalué à 21.000 USD, ne cessent de susciter des réactions.

Ce jeudi 1er septembre, à ACTUALITE.CD, Dieudonné Mushagalusha, président du panel des experts de la société civile en RDC, a exprimé son mécontentement car, pour lui, l’affirmation de Martin Fayulu n’est pas loin de la réalité. Il dit condamner ce qu’il considère comme une inégalité sociale.

« Si cette information se confirmait, telle que nous l'avons suivie de la bouche de certains députés, qu'ils sont payés avec un salaire de base de 10.000 USD, des réserves de 5.000 USD et des autres avantages liés à leur travail de 5.000 USD, on est au-delà de 20.000$. C’est inacceptable. La société civile condamne avec la toute dernière énergie le fait qu’on puisse consacrer l’inégalité sociale pour les enfants d’un même pays qui devraient  bénéficier du partage équitable des biens au niveau de l’assiette globale. A ce sujet-là, on sait comprendre que le parlement actuel, spécialement l’Assemblée nationale, ne peut produire quelque chose de bon pour le bien de la population (…) », a-t-il déclaré à ACTUALITE.CD.

M. Mushagalusha appelle la population à se servir des prochaines élections en vue de sanctionner les députés qui composent l’actuelle législature.

« Les élections doivent absolument avoir lieu pour que le peuple se choisisse des nouveaux députés, des nouveaux dirigeants, qui vont tenir compte non seulement du partage de ce que la RDC a comme biens mais aussi et surtout éviter ces inégalités sociales. Il est inadmissible que les policiers, les militaires, les enseignants, les infirmières, les médecins, les agronomes et tous ceux qui sont dans les services basiques de la société puissent être payés 100 fois moins que les députés », s’insurge-t-il.

Et d’ajouter :

« Il est clair et nette qu’avec cette législature, on ne peut pas avoir des bonnes lois, on ne peut pas s’attendre au partage équitable des richesses de notre pays, on ne peut pas non plus s’attendre à une loi budgétaire qui rentre dans le cadre d’équilibrer la rémunération des autres fonctionnaires de l’Etat parce qu’eux-même se sont déjà partagés le grand butin ».  

Il sied de signaler qu’afin de mettre définitivement fin à cette polémique, l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ) ainsi que la Ligue congolaise de lutte contre la corruption (LICOCO) ont demandé au bureau de l’Assemblée nationale de clarifier cette situation en mettant à la place publique les émoluments mensuels effectivement versés aux députés nationaux au nom " de la redevabilité qu'impose un État de droit".

Arician Kalubi, stagiaire IFASIC