RDC: Le conseil de sécurité exhorte tous les groupes armés étrangers à se désarmer immédiatement et retourner sans condition dans leurs pays d’origine respectifs

Photo/ Actualité.cd
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Le Conseil de Sécurité des Nations-Unies s'est dit préoccupé par la situation sécuritaire dégradante dans l'Est de la RDC suite à l'activisme des groupes armés étrangers et nationaux.

Dans une déclaration adoptée ce samedi, les pays membres du Conseil de Sécurité ont demandé aux groupes étrangers présents en RDC de se désarmer immédiatement et de retourner sans conditions dans leurs pays d'origine.

"Il (Conseil de Sécurité, NDLR) condamne également les attaques récemment perpétrées contre les Forces armées de la République démocratique du Congo et la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), et demande instamment à tous les groupes armés nationaux de mettre immédiatement fin à toute forme de violence, de se dissoudre définitivement, de déposer les armes et de participer au Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation.  De même, il exhorte tous les groupes armés étrangers présents en République démocratique du Congo à se désarmer et à retourner immédiatement et sans condition dans leurs pays d’origine respectifs", souligne le compte-rendu de l'ONU.

Par ailleurs, le Conseil de Sécurité salue les discussions de Nairobi engagées par le Président Tshisekedi de la RDC et son homologue Uhuru Kenyatta du Kenya pour ramener la paix en RDC. Il salué également les efforts des États de la région des Grands Lacs d'Afrique qui vont dans le sens de trouver une paix durable dans la région.

Contexte 

La tension est montée entre la RDC et le Rwanda. Les deux pays s’accusent mutuellement d’agression. Kigali affirme que des roquettes tirées, selon lui par les FARDC, ont causé des dégâts sur son territoire. Kinshasa, de son côté, a présenté deux militaires rwandais capturés sur le sol congolais. Pour les autorités congolaises, il ne fait l’ombre d’aucun doute, le Rwanda est derrière l’activation du M23 actif dans les territoires du Nyiragongo et de Rutshuru au Nord-Kivu. 

Les deux pays ont saisi le Mécanisme conjoint de vérification élargi de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL). L’ambassadeur rwandais Vincent Karega a été officiellement convoqué par le gouvernement congolais. Les vols de Rwandair ont été suspendues. L’Union africaine a confié à l’Angola la médiation dans cette crise. Félix Tshisekedi s’est d’ailleurs rendu à Luanda mercredi pour rencontrer son homologue angolais qui a aussi échangé en vidéoconférence avec Paul Kagame le même jour. Une rencontre entre le dirigeant rwandais et son homologue congolais est envisagée. Entre-temps, une relative accalmie se constate sur le terrain militaire dans les territoires du Nyiragongo et Rutshuru, y compris les collines de Tchanzu et Runyoni. Cette situation a provoqué un important déplacement de population. L’ONU et les ONG parlent d’environ 75 000 déplacés internes et 11 000 réfugiés (en Ouganda) depuis environ trois semaines.

Auguy Mudiayi