RDC : Guy Mafuta présente les résultats d’analyses effectuées sur la pollution des rivières Tshikapa et Kasaï

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Dans le cadre de la recherche des solutions réparatrices en faveur des Congolais des provinces du Kasaï, Kwilu et Mai-ndombe, victimes d’abus environnementaux à la suite de la pollution des eaux des rivières Tshikapa et Kasaï, le député national Guy Mafuta a,  au cours d’une conférenc,  ce mardi 31 mai à Kinshasa, présenté les résultats issus des analyses sur ladite pollution.

Ces analyses, Guy Mafuta dit les avoir menées en collaboration entre autres avec l’unité de toxicologie et environnement de l’Université de Lubumbashi, du département de santé publique et premiers soins de la Belgique ou encore de l’Université Catholique de Louvain (Belgique) et ce, en sa qualité d’élu de Tshikapa dans la province du Kasaï.

D’après son initiateur, des analyses ainsi réalisées « attestent la pollution des rivières Tshikapa et Kasaï où la présence de l’uranium a été détectée, la forte concentration du fer et autres métaux ». A en croire Guy Mafuta, ces analyses pourront « servir la RDC de mener des plaidoyers pour que réparation soit faite par l’entreprise angolaise Catoca Mining à la base de cette pollution qui a coûté la vie à plus 12 personnes ».

Et d’ajouter :

« Les faits graves qui se sont produits au Kasaï, pour nous, ce n’est pas passés. Parce que ce n’est pas le fait que l’eau redevienne normale du point de vu couleur que la pollution est passée. Là, nous continuons à fouiner, à constituer un bon dossier pour pouvoir défendre la population congolaise par rapport à un principe connu de pollueur-payeur ».

Au cours de cette même conférence de présentation des résultats, Maître Dignité Bwiza Visser, responsable du bureau d’études environnementales HESHIMA MAZINGIRA, est intervenu sur la responsabilité pénale en matière de pollution des eaux et les opportunités de poursuite en droit congolais, en droit international et pistes de réparation.

A ce propos, Guy Mafuta, qui a déjà initié une action en justice contre la partie angolaise afin d’aboutir à une réparation, s’indigne du manque d’efficacité des autorités congolaises pour avoir gain de cause.

« Je salue la sollicitude de mes collègues députés nationaux qui sont se sont joints à nous pour cette cause. Nous constituons un collectif important pour pouvoir revendiquer les droits des congolais par rapport à leur environnement. Et le gouvernement a pris la résolution d’interdire la population l’accès à cette eau. Aujourd’hui une année et deux mois après, aucune décision contraire n’a été levée. Pour nous, nous pensons que c’est quand même grave », dit-il.

M. Mafuta a annoncé la transmission de ces résultats au gouvernement. « Les résultats sont fiables. Les scientifiques congolais ont fait leur travail. Quant aux politiques et décideurs d’accomplir le reste, c’est-à-dire mettre en action ces résultats pour avoir la réparation des préjudices causés », souligne l’élu de Tshikapa.

Cette activité a connu la présence de plusieurs personnalités parmi lesquelles le représentant du ministre d’Etat, ministre du développement rural, les députés nationaux ou encore des experts en environnement.

Pour rappel, entre juillet et août 2021, dans le cadre de l’exploitation industrielle  des mines en Angola, la société angolaise CATOCA Mining avait déversé des substances toxiques dans la rivière Kasaï et Tshikapa, et ont vraisemblablement altéré les propriétés de la rivière Tshikapa qui se déverse dans la grande rivière Kasaï, le plus grand affluent du fleuve Congo. L’incident a été non sans conséquence. Il y a eu perturbation des activités de pêche, de navigation, le manque d’accès d’eau à usage domestique et de recréation,  des maladies diverses, etc.

Japhet Toko