RDC-03 mai : cinq questions à Elysée Odia sur la liberté de la presse 

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Le 03 mai a été proclamée journée mondiale de la liberté de la presse par l'Assemblée générale des Nations Unies. C’est également une journée de réflexion pour les professionnels des médias sur les questions relatives à l’éthique professionnelle, selon l’UNESCO. A cette occasion, Elysée Odia dresse un bilan de l’exercice de ce métier en RDC. 

Bonjour Madame Élisée Odia, merci de nous accorder de votre temps. Pouvez-vous nous parler brièvement de votre parcours et du poste que vous occupez actuellement au sein de votre média ? 

Elysée Odia : Je suis détentrice d’un diplôme de licence en journalisme, option Politique Extérieure à l'Institut Facultaire des Sciences de l’Information et de la Communication (IFASIC).  J'ai travaillé pendant 13 années à la télévision Congo Web émettant à partir de Kinshasa. J'ai également travaillé pendant 5 ans dans le média en ligne 7sur7. CD. Actuellement, je suis collaboratrice extérieure à la radio Top Congo où je présente l'émission " le débat au féminin ". Je viens également de lancer mon média en ligne dénommé « Yabisonews.cd » qui est inclus dans l'agence de communication Yabiso UHC que je dirige.

Le monde célèbre ce 03 mai, la liberté de la presse. Quelle définition accordez-vous à ces termes ?

Elysée Odia : pour moi, la liberté de la presse c'est la possibilité qu’ont les journalistes de récolter, traiter et diffuser les informations sans restrictions mais en toute responsabilité.

Au cours des dix dernières années, quel bilan faites- vous faites de cette liberté en RDC ?

Elysée Odia : le bilan de liberté de la presse en RDC est à l'image du pays c'est à dire « mitigé ». Autant on assiste à une évolution dans l'exercice de cette liberté, autant nous constatons sa régression.

Y a-t-il de l'évolution depuis l'avènement de la troisième République ?

Elysée Odia : pas tellement, même s’il y a quelques éléments positifs notamment la multiplication des médias, la parole qui se libère à un rythme effréné, mais à une moindre échelle c'est le cas pour le journalisme d’investigation.

Dans ce cas, que faut-il pour une presse réellement libre en RDC ?

Elysée Odia : il faut des lois qui protègent le journaliste dans l'exercice de ses fonctions, il faut adapter et renforcer la formation des journalistes, il faut une sensibilisation de la population sur le travail du journaliste. 

Par ailleurs, Elysée Odia estime qu’au-delà de cette célébration qui est pour elle un moment d'évaluation et d'introspection, il est temps que le journaliste congolais puisse jouer pleinement son rôle dans la consolidation de la démocratie, de la tolérance et qu'il favorise le vivre ensemble qui aujourd’hui plus qu’hier est en danger.

Propos recueillis par Prisca Lokale