L’activiste des droits des femmes, Julienne Lusenge a pris la parole ce jeudi 24 février, au cours de la 10è réunion d’évaluation de l'Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République Démocratique du Congo et la région des grands lacs. Dans son intervention, elle a lu quelques recommandations du conseil consultatif des femmes.
« Le conseil consultatif s’est félicité de l’évolution positive de l’environnement politique et diplomatique dans la région des grands lacs, traduite notamment par des efforts conjoints de neutralisation des forces négatives dans l’Est de la RDC ainsi que la mise en place des mécanismes dans le cadre de l’opération du groupe de contact et de coordination avec la participation des femmes puis à l’engagement des chefs d’Etats visant à lutter contre les violences faites aux femmes et aux filles, tel que renouvelé dans la déclaration de Kinshasa sur la masculinité positive », a-t-elle fait savoir, après avoir exprimé les hommages des femmes de la région à Félix Tshisekedi pour les initiatives prises en faveur de la promotion du genre.
Les femmes ont également adressé leur reconnaissance à Moussa Faki Mahamat, président de la commission de l’Union africaine, pour l’attention qu’il accorde aux questions des femmes et des filles.
Et d’ajouter, « le conseil consultatif plaide pour que les Etats adoptent des lois spécifiques sur l’égalité entre les hommes et les femmes assorties des mesures d’application afin de rendre l’égalité effective conformément aux objectifs 5 de l’Agenda 2030 des Nations Unies pour le développement durable et à l’aspiration 6 de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine ».
La Directrice du Fonds pour les femmes congolaises (FFC) et Présidente de la Solidarité des femmes pour la paix et le développement intégral (SOFEPADI) a également évoqué les préoccupations des femmes concernant l’écart entre les engagements pris dans le cadre des instruments régionaux et des traités internationaux et la réalité observée sur terrain. Cela concerne notamment la violence fondée sur le genre et la transposition en droit interne des protocoles et instruments régionaux sur le sujet.
Par ailleurs, Julienne Lusenge a abordé la question des réparations pour les survivantes et survivants des violences sexuelles, selon la déclaration rédigée à l’issue des assises tenues en novembre 2021 à Kinshasa. « Nous voudrions voir un programme de réparation et de prise en charge des enfants issus de viol être vraiment élaboré et mis en œuvre » a-t-elle paraphrasé.
Le document contenant les recommandations du Conseil consultatif Femmes, paix et sécurité pour la région des grands lacs sera transmis aux chefs d’Etats présents à cette réunion.
Signé à la même date en 2013, l’accord cadre d’Addis-Abeba a connu la participation de 11 pays africains. Notamment, l’Afrique du Sud, l’Angola, le Burundi, l’Ouganda, la République centrafricaine, la République démocratique du Congo, la République du Congo, le Rwanda, le Soudan du Sud, la Tanzanie et la Zambie. Ils ont ensuite été rejoints par deux autres pays, le Kenya et le Soudan, devenus signataires de l’Accord-cadre le 31 janvier 2014.
Prisca Lokale