Le président mozambicain a rencontré vendredi son homologue tanzanien à Pemba, capitale de la province mozambicaine pauvre, malgré de vastes gisements de gaz naturel, du Cabo Delgado, frontalière de la Tanzanie et en proie depuis fin 2017 à des violences jihadistes.
"Nous avons un problème commun", a déclaré à la radio nationale le chef de l'Etat mozambicain, Felipe Nyusi, après la rencontre. "Les terroristes traversent la frontière commune entre le Mozambique et la Tanzanie", a-t-il poursuivi.
Déclarant être "en faveur d'une approche ciblant mieux le problème", le chef d'Etat a clairement indiqué souhaiter un soutien. "L'ennemi améliore sa tactique. Nous voulons nous pencher sur la façon dont nos forces peuvent faire face à l'ennemi et au terrorisme", a-t-il ajouté.
Depuis fin 2017, des groupes armés qui ont fait allégeance au groupe Etat islamique terrorisent le Cabo Delgado. Les violences dans cette région à majorité musulmane ont déjà fait 3.500 morts et obligé 820.000 personnes à fuir leur foyer.
Le Rwanda et la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC), qui regroupe 16 Etats, ont envoyé en juillet-août au moins 3.000 soldats en soutien à l'armée mozambicaine.
Les attaques ont également provoqué la suspension des projets d'exploitation des réserves sous-marines de gaz naturel au large de la région, représentant des milliards de dollars d'investissement.
Le chef d'Etat tanzanien, Samia Suluhu Hassan, a pour sa part réaffirmé son "engagement envers le Mozambique". "La Tanzanie est ici pour travailler avec le Mozambique sur les questions de développement, de paix et de sécurité", a-t-il déclaré.
La Tanzanie tente aussi de son côté de lancer un projet d'exploitation de gaz naturel, estimé à près de 27 milliards d'euros.
AFP et ACTUALITE.CD