Des journalistes et défenseurs des droits de l'homme ont manifesté le 26 janvier à Bukavu, pour réclamer une justice équitable pour la journaliste Charline Kitoko, décédée sous les coups de son mari. Entre temps, les démarches en faveur de l’adoption d’une loi spécifique traitant des violences conjugales n’aboutissent pas. Sur base de quelle loi faudra-t-il s’appuyer lors du procès ? Fidèle Kanyinda, avocate au barreau de Kinshasa/Matete explique.
« Il n’existe pas expressément, en RDC, une loi sur la violence conjugale », souligne l’avocate.
Néanmoins, poursuit-t-elle, « nous avons des traités et pactes internationaux qui répriment ces types de violences. Au niveau national, nous avons la constitution qui garantit le coté sacré de la vie humaine, nous avons le code de la famille, qui garantit la vie au foyer, nous avons la loi de 2014 sur la parité, la loi sur les violences sexuelles, et dans ces différentes lois, le législateur a réprimé le comportement du conjoint dans le mariage. Au niveau international, il y a notamment la convention sur l’élimination de toutes formes de discrimination à l’égard de la femme ».
Fidèle Kanyinda est reconnue pour son accompagnement auprès des femmes victimes des violences de différentes formes, dans la ville de Kinshasa. Pour ce cas précis, elle estime que les faits portés contre le présumé coupable, renvoient à l’infraction de meurtre.
« Le code pénal en soi réprime l’acte, les coups et blessures volontaires, qui constituent une infraction. L’article 44 du Code pénal, Livre II, parle d’un homicide commis avec l’intention de donner la mort. C’est cela un meurtre. L’époux de la journaliste a frappé. A l’issue de ces coups, la femme a succombé. Il doit être jugé pour tous les faits que j’ai cités. Et l’infraction de meurtre est la peine qui devra être retenue », a-t-elle affirmé.
Sensibiliser pour prévenir les cas des violences conjugales
Pour stopper ces formes de violences à l’égard des femmes, Fidèle Kanyinda propose de mener des campagnes de sensibilisation sur les droits des femmes dans tous les milieux.
« Il faut des conférences de sensibilisation pour aider les femmes à connaitre leurs droits, bien que la loi sur la violence conjugale n’est pas expressis verbis reprise dans nos lois nationales ou dans la liste des lois. Les organisations de défense des droits de l’Homme et des femmes particulièrement devraient se lever pour dénoncer cet acte », a suggéré l’avocate.
Pour rappel, l’époux de la défunte est aux arrêts à la prison centrale de Kamituga dans le territoire de Mwenga indiquent plusieurs sources dont son grand frère et son avocat.
Prisca Lokale