Impact de la covid-19 en RDC : "l'économie congolaise exceptionnellement plus résiliente que prévu en 2020" (BAD)

La Banque Africaine de Développement (BAD) a co-organisé avec le gouvernement, ce mardi 02 novembre à Kinshasa, l'Atelier de restitution des résultats de l'étude sur «l'analyse des impacts de la pandémie Covid-19 sur l'économie et les conditions socio-économiques des ménages en RDC. Cet atelier technique a permis de valider avec amendements le document de l’analyse des effets socio-économiques de la pandémie à Coronavirus et problématique de la relance post-Covid en RDC. 

Il s'agit d'une étude réalisée par la Banque africaine de développement à la demande du gouvernement congolais dont l’objectif double était de : - élaborer des outils d’analyse d’impact macroéconomique de chocs et de simulations diverses. Il s’agit de la Matrice de Comptabilité Sociale (MCS), du Modèle d’Equilibre Général Calculable (MEGC) et du Modèle dynamique récursif (DESG) ; - et se servir de ces outils pour l’évaluation d’impacts variés de chocs spécifiques, notamment la Covid-19 et/ou de politiques et réformes alternatives à mettre en œuvre, les résultats qui ont été atteints. 

Dans son allocution, Solomane Kone, DGA Afrique Centrale et Responsable Pays de la BAD en RDC, a signifié que l'économie congolaise a été exceptionnellement plus résiliente que prévu en 2020. 

"En guise d'introduction, pour avertir les participants, je voudrais souligner le fait que l'économie de la RDC a été exceptionnellement plus résiliente que prévu en 2020, car au moment où la plupart des économies du monde ont affiché une croissance négative de leur Produit Intérieur Brut réel, elle a continue de connaître une croissance de 1,7% de son PIB réel en 2020, grâce à la bonne tenue du secteur extractif. Et mieux encore, les perspectives macroéconomiques à moyen terme de la RDC demeurent favorables malgré les incertitudes liées à l'évolution de la pandémie à COVID-19 et au contexte politico-sécuritaire", a-t-il indiqué.

Par ailleurs, le Vice-ministre du Plan, Crispin Mbadu Phanzu a salué la disponibilité de la BAD pour son appuie technique qui a abouti à réalisation de l'étude économique d'impacts de la pandémie de COVID-19 en RDC.

"Mes remerciements vont également à l'endroit de la Banque Africaine de Développement, BAD en sigle, pour son appui technique et financier qu'elle ne cesse d'apporter au Gouvernement de la République, lequel, en cette période de crise sanitaire mondiale, a notamment permis au pays de réaliser la présente étude d'impacts de la pandémie de COVID-19 sur l'économie et les conditions socio économiques des ménages en RDC", a-t-il dit.

Dans l’ensemble, l’étude a été bien reçue par les participants qui ont apprécié la qualité du document produit et réclament des études complémentaires afin de mieux cernés certains sujets qu’il faut approfondir. 

Notons que les principaux points de focalisation ont portés sur : 

- L’agriculture, c’est-à-dire sur les migrations internes de l’agriculture à l’industrie, sources de gains de productivité (création d’une zone économique à vocation agro-industrielle et agro-pastorale) ;

-L’industrialisation du secteur minier (création d’une zone économique à vocation minière) ;

- L’imitation ou adaptation technologique en particulier le développement de l’économie numérique et en général, le transfert/l’imitation de technologies d’avant-garde et l’innovation au-delà des technologies locales préexistantes ; 

- La formation (capital humain, santé et éducation) en particulier la formation professionnelle dans le secteur agricole (…). C’est plus l’investissement de la formation qui stimulera davantage la croissance en RDC ; 

- L'autre levier de la croissance de la RDC est le développement d’un secteur bancaire pour le financement de l’économie nationale.

Au-delà de ces politiques sectorielles (structurelles), cette étude identifie également les actions/mesures à court terme. 

Dans cette perspective, l'étude de la BAD concrétise simultanément les réformes structurelles et les politiques transversales, susceptibles de concourir à l’amélioration des conditions socio-économiques des populations. 

Elle suggère une méthode de Cohérence des politiques macroéconomiques et des politiques structurelles, cohérence des mesures macro et des mesures sectorielles ou micro. 

Jordan MAYENIKINI