Maniema : une organisation recense plus de 90 décès dus aux accidents dans les carrés miniers en deux ans

Dans un rapport rendu public le 2 septembre 2021, la ligue patriotique pour la promotion de la bonne gouvernance (Lipabgo), une organisation locale basée au Maniema dit avoir compté, en l’espace de deux ans, 93 décès dus aux accidents dans les carrés miniers dans cette province.

Selon le tableau dressé par cette organisation pour la période allant du 3 octobre 2019 au 31 août 2021, pour la seule année 2020, 59 décès dont 41 dans le territoire de Pangi.

Pour toute la période sous examen, le territoire de Pangi est en tête avec 65 creuseurs artisanaux tués, 26 à Kasongo, 1 à Kaïlo et 1 autre à Kabambare.

Cette organisation dit avoir constaté la défaillance du SAEMAPE (Service d’Assistance et d’Encadrement de l’Exploitation Minière Artisanale et à Petite Echelle) et de la division des mines.

« Cet échec s’illustre par la non-assistance et le non-apport de l’assistance technique, sécuritaire aux exploitants du secteur de la petite mine; le non règlement des obligations découlant de l’exercice des activités des creuseurs artisanaux; la non vulgarisation des normes de sécurité sur les sites, les mesures de protection contre les éboulements  n’ont jamais été prises en compte par le SAEMAPE et le Gouvernement; [...] », peut-on lire dans ce rapport.

Et de poursuivre : « [...] les creuseurs artisanaux travaillent dans des conditions extrêmement difficile sur les sites miniers à haut risque, sans aucun respect des normes de sécurité et n'hésitent pas à entrer dans des puits très profonds au péril de leur vie, et cela sous la barbe des agents de SAEMAPE et consorts ».

Le dernier accident dans le secteur minier au Maniema remonte au 27 août 2021 sur la rivière Ulindi où un creuseur artisanal est mort noyé dans la rivière. L’accident le plus meurtrier s'est produit dans une carrière d’exploitation artisanale d’or à Kampen dans le territoire de Pangi en 2019 causant 41 morts.

Chadrac Londe