RDC-CENI : une plainte sera déposée contre l’une des deux organisations qui évoquent l’ « usage du faux » 

Photo/ Droits tiers
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Dans une déclaration et une lettre, parvenues au Desk Femme le 25 et le 31 août, deux organisations de défense des droits des femmes (REFEDED et CIC Asbl) ont alerté sur « l’usage du faux dans les dossiers » pour la composition de la plénière de la CENI. L’un des deux documents cite nommément Ngalula Kabeya Joséphine, l’une des trois candidates soumises à la commission paritaire de l’Assemblée Nationale. Ce 01 septembre, la rédaction d'ACTUALITÉ.CD a eu un entretien avec la précitée. 


« Le formulaire (fiche de passeport, NdlR ) est un faux. Je n’ai jamais signé ce formulaire de demande de passeport. Ce n’est pas ma signature. Les noms des parents sur ce formulaire (Kabeya François et Ngalula Marie) ne sont pas les noms de mes parents. Mes parents se nomment Kabeya Télésphore et ma mère Kamani Pauline. Je ne suis pas originaire de Miabi, ni de la province citée dans ce formulaire », confie Joséphine Ngalula joint au téléphone par le Desk Femme. 


Dans sa déclaration,  le REFEDED a dit avoir « reçu des informations fiables avec des preuves tangibles sur l'usage de faux dans les éléments des dossiers (province d'origine) de certaines candidates de la sous composante Organisation féminine de défense des droits de la femme ».

Six jours plus tard, le Congrès International Congolais (CIC) a déposé une lettre auprès de la présidence, de la commission paritaire et du cabinet du président de l’Assemblée nationale pour dénoncer le fait que la candidate « aurait déposé une fausse pièce d’identité et un faux CV dans lesquels elle s'identifie comme originaire de la province de Lomami, territoire de Ngandajika alors que sa vraie identité (cfr fiche de passeport des Affaires Étrangères) dont une copie est jointe en annexe de la lettre, la candidate est originaire du Territoire de MIABI dans la Province du Kasaï Oriental ». 


Pour se défendre, Joséphine Ngalula rétorque que « c’est donc un document monté de toutes pièces. Ma carte d’électeur est bien valide. C’est un duplicata que j’ai reçu après avoir été victime d’un enlèvement par un taxi le 09 Janvier 2018. Je m’étais rendue au siège de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) et le duplicata m’a été délivré en bonne et due forme. »


Joséphine Ngalula a par ailleurs présenté à ACTUALITE.CD, sa carte de baptême datant de 1969 qui atteste l'identité de ses parents. Actuellement, elle s’apprête à déposer une plainte contre l’une des deux organisations par rapport « au formulaire », ainsi qu’à « la divulgation de son identité sur la place publique sans son accord ».  


Pour rappel, au total, treize candidates avaient été déclarées éligibles. Vingt-cinq réseaux d’organisations de défense des droits des femmes ont participé à l’élection. Tatiana Nguya, Jeanne Nzuzi et Joséphine Ngalula sont les trois femmes élues.  Le Procès-verbal a été déposé le 10 août 2020 à l’Assemblée nationale. L'une des candidates devra ainsi être retenue comme membre de la plénière de la CENI au sein de la composante Société Civile, sous composante Organisation de défense des droits des femmes.

Prisca Lokale