Pollution de plusieurs rivières congolaises suite à l’activité minière en Angola: une réaction ferme des autorités congolaises attendue 

ACTUALITE.CD
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Plusieurs rivières congolaises sont touchées par une importante pollution consécutive à l’activité minière en Angola. Les rivières Fimi, Kwilu, Kasai, Tshikapa sont concernées. D’après un rapport de Visio Terra qui se base sur l’imagerie satellitaire la mine angolaise de diamants de Catoca, la 4ème plus grande au monde, serait à la base de cette situation avec des coulées rouges s’échappant depuis le 20 juillet. En dépit de l’annonce des autorités angolaise de freiner la propagation à grande échelle de ces matières polluantes, les images satellitaires publiées par Visio Terra montrent des coulées enregistrées jusqu’au 9 aout. 

Les conséquences sont importantes. La faune aquatique est détruite. Des poissons morts flottent encore sur les eaux aux couleurs rougeâtres. L’usage domestique et la consommation de ces eaux sont non seulement déconseillés mais interdits tout comme la pêche. 

La situation énerve. Au Parlement, le député Guy Mafuta porte la cause et attend une réaction responsable de la part des autorités congolaises.

« La province du Kasaï porte le nom de sa rivière, tout un symbole. Ce qui arrive avec cette contamination criminelle de ses eaux, c’est comme arracher le fleuve Congo aux villes de Bandaka ou Kisangani. Poissons géniteurs morts, c’est grosse une réserve halieutique détruite », peste t-il.

Christophe Lutundula, Vice-Premier Ministre, Ministre des Affaires étrangères a été instruit de prendre les dispositions nécessaires en vue d’obtenir des explications auprès de l’Ambassadeur de l’Angola accrédité en RDC quant à la survenance de cette situation et d’envisager la réparation des préjudices causées. Les députés originaires des zones touchées  (Kasaï, Kwilu et Mayi-Ndombe) ont saisi plusieurs ministres dont celui des affaires sociales et humanitaires, de la recherche scientifique, de l’environnement et développement durable. 

L’INRB a été également associé pour des recherches approfondies.

« Il est certain que des mécanismes de compensation seront mises en œuvre, selon le principe du « pollueur - payeur », mais les conséquences de cette pollution sur la santé des populations riveraines (enfants, femmes enceintes…) pourraient être graves et irréversibles (la population consommant notamment, malgré les avertissements des autorités, les poissons morts) », estime Jean-Marc Châtaigner, ambassadeur de l’Union Européenne, en poste à Kinshasa. 

Le principe du pollueur-payeur, fondamental du droit de l'environnement, fait supporter les frais résultant des mesures de prévention, de réduction et de lutte de la pollution à celui qui les a causé.

Dans un message partagé sur ses réseaux, le diplomate européen interpelle.

« Cette pollution doit nous faire conscience des risques sociaux et environnementaux d’activités industrielles et minières qui en Afrique, comme en Europe ou ailleurs dans le monde, doivent faire l’objet d’un encadrement strict et d’un principe général de précaution ».

De son côté, Félix Tshisekedi appelle déjà une intervention internationale face aux conséquences de cette pollution.