RDC: En 6 mois, les agents de l’État responsables des exécutions extrajudiciaires d’au moins 199 personnes dont 24 enfants (BCNUDH)

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Le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNUDH) a publié mardi son rapport semestriel. 

3276 violations et atteintes aux droits de l’homme sur l’ensemble du territoire national, soit une moyenne de 546 par mois. 

De façon générale, ceci représente une diminution de 14% par rapport au semestre précédent (juillet - décembre 2020) et de 20% par rapport à la même période l’année dernière (janvier - juin 2020).

Pendant cette période, près de 43% des violations documentées durant le premier semestre 2021 ont été commises par des agents de l’État (1.413 violations), soit une diminution de 19% par rapport au premier semestre de 2020, au cours duquel les agents de l’État avaient commis 1.755 violations. Par ailleurs, les agents de l’État ont notamment été responsables des exécutions extrajudiciaires d’au moins 199 personnes, dont 28 femmes et 24 enfants, sur l’ensemble du territoire. Les agents de l’État incluent les agents de la Police nationale congolaise (PNC), les militaires des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), les agents de l’Agence nationale de renseignements (ANR) et d’autres agents de l’Etat tels que les autorités administratives ou judiciaires.

Parmi les agents de l’État,4 les militaires des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) sont ceux ayant commis le plus grand nombre de violations documentées au cours du semestre, soit 716 violations et près de 22% des violations documentées. Ce nombre a connu une diminution par rapport au premier semestre 2020 (807 violations).

La majorité de ces violations a été commise dans les provinces du Nord-Kivu (320 violations), Ituri (74 violations), Tanganyika (72 violations), Sud-Kivu (61 violations) et Kasaï Central (50 violations). Les militaires des FARDC ont notamment commis 149 violations du droit à la vie (244 victimes, parmi lesquelles 146 victimes d’exécutions extrajudiciaires dont 24 femmes et 12 enfants)5, 242 violations du droit à l’intégrité physique (380 victimes dont au moins 125 femmes et 51 enfants, parmi lesquelles 74 femmes et 27 enfants victimes de violences sexuelles), 139 violations du droit à la liberté et à la sécurité de la personne (317 victimes, dont 32 femmes et 11 enfants), 158 violations du droit à la propriété et six cas de travaux forcés (19 victimes). Ils sont également responsables de 22 violations commises dans le cadre de restrictions de l’espace démocratique, dont 18 violations du droit à la liberté d’opinion et d’expression et quatre violations du droit à la liberté de manifestation.