Covid-19 en RDC : « une femme enceinte ou celle qui allaite peut également se faire vacciner », Dr Yolande Kapend

Photo. Droits tiers

La campagne de vaccination contre le coronavirus est en cours en RDC depuis le mois d’avril. Parmi les catégories privilégiées, il y a notamment le personnel de santé, les personnes du troisième âge ainsi que les personnes avec comorbidités. Une femme enceinte ou une femme allaitante doit-elle aussi se faire vacciner ? Existe-t-il des risques ? Yolande Kapend, gynéco-obstétricienne et chef de service de gynécologie à la clinique Ngaliema répond à toutes ces questions. 

« Oui, une femme qui allaite peut se faire vacciner contre la Covid-19 », assure-t-elle.

  En ce qui concerne les potentiels risques ou effets secondaires, la gyneco-obstetricienne précise, « les études sont encore en cours. Le vaccin est récent, le coronavirus est aussi une maladie récente. On ne peut pas dire qu’il n’y a pas de risque d’autant plus que le risque zéro (0) n’existe pas. Nous donnons (le vaccin Ndlr) aux femmes d’une part et d’autres part puisque des possibilités se présentent pour que la vaccination soit aussi ouverte aux enfants, nous pensons que cela pourra être sans incident. »

Pour les femmes enceintes, Yolande Kapend affirme aussi qu’elles peuvent se soumettre au vaccin « à partir du deuxième trimestre (14 -ème semaine ou 4 -ème mois) ». 

Des données sur le site de l’Organisation Mondiale de la Santé

Pour paraphraser le docteur, dans une série de recommandations provisoires du Groupe stratégique consultatif de l’OMS (SAGE) sur l’utilisation du vaccin Oxford/AstraZeneca (utilisée actuellement en RDC), publiée en février et mise à jour en mars et une nouvelle fois en avril, mentionne que « les femmes enceintes peuvent recevoir le vaccin si les avantages de la vaccination chez une femme enceinte l’emportent sur les risques potentiels du vaccin. » 

Ainsi, les femmes enceintes à haut risque d’exposition au SARS-CoV-2 (par exemple les agents de santé) ou présentant des comorbidités qui augmentent le risque de développer une forme sévère de la maladie peuvent être vaccinées en concertation avec leur dispensateur de soins de santé. Le vaccin peut aussi être proposé à une femme allaitante si elle fait partie d’un groupe auquel la vaccination est recommandée (les agents de santé, par exemple), l’interruption de l’allaitement après la vaccination n’est actuellement pas recommandée.

En ce qui concerne les autres types des vaccins, notamment Johnson & Johnson, Pfizer/BioNTech, Sinovac CoronaVac et Moderna, l’OMS recommande également de les utiliser chez la femme enceinte si les bénéfices de la vaccination l’emportent sur les risques potentiels. 

Il faut noter que pour aider les femmes enceintes à évaluer la situation, il convient selon cette organisation, de leur fournir des informations sur les risques que présente la COVID-19 pendant la grossesse, sur les avantages possibles de la vaccination dans le contexte épidémiologique local et sur les limites actuelles des données relatives à l’innocuité du vaccin chez la femme enceinte. L’OMS ne recommande pas la réalisation d’un test de grossesse avant la vaccination. Elle ne préconise pas non plus de retarder ou d’interrompre une grossesse en raison de la vaccination.

Yolande Kapend travaille en tant que gyneco-obstétricienne depuis 20 années maintenant. La clinique Ngaliema où elle preste prend également en charge des cas de Covid-19 à Kinshasa.

Prisca Lokale