Une centaine d'acteurs de la société civile du Sud-Kivu a organisé mardi 1er juin, un sit-in devant l'Institut français de Bukavu pour dire non aux propos dénigrant du président rwandais Paul Kagame contre le prix Nobel de la paix Denis Mukwege au cours d’une récente interview en France.
« Mukwege devient un symbole, un outil de ces forces qu’on ne perçoit pas. Il reçoit le Prix Nobel et on lui dit quoi dire », avait dit Paul Kagame sur France 24 et RFI.
« Dénigrer le docteur Denis Mukwege, c'est réfuter les violences sexuelles commises sur les femmes congolaises et l'enterrement des femmes vivantes à Kasika dans le Sud-Kivu profond. Trop c'est trop », lâche la société civile du Sud-Kivu.
Cette dernière a aussi exigé à Paul Kagame de demander pardon au peuple congolais.
« Au président rwandais, commandant suprême des forces armées rwandaises dont certains éléments sont présumés auteurs des crimes graves au Congo de présenter des excuses au peuple congolais, on n'est jamais fort tous les jours », a-t-elle dit.
Des manifestants venus de toutes les organisations de la société civile ont dénoncé les déclarations négationnistes de Kagame sur le rapport mapping mais aussi le soutien français aux lobbies négationnistes des crimes commis en RDC.
« Debout pour le rapport Mapping, le tribunal pénal pour la RDC est non négociable, les crimes de génocide de guerres et les crimes contre l'humanité ne doivent pas rester impunis, non aux propos négationnistes de Paul Kagame. Nous disons oui au rapport Mapping, oui à la publication de ses annexes, nous exigeons un tribunal pénal international pour la RDC ou encore la France ne doit pas être un soutien aux lobbies négationnistes des crimes commis en RDC, ni faire de ces crimes un deal diplomatique avec le Rwanda, les crimes commis en RDC ne doivent pas rester impunis », pouvaient-on lire dans leurs différents messages.
Denis Mukwege milite pour l’instauration d’un tribunal pénal international pour juger les auteurs présumés de crimes commis en RDC cités dans le rapport mapping des Nations unies. Ce rapport publié par l’ONU en 2010 recense aussi des crimes commis par les forces armées rwandaises notamment au Sud-Kivu, plus précisément à Kasika et à Makobola.
Justin Mwamba, à Bukavu