RDC: Une nouvelle association thérapeutique mise à l’essai par Anticov, la plus vaste étude clinique en Afrique sur les cas légers de COVID-19

ACTUALITE.CD

L’étude ANTICOV évalue l’efficacité d’un nouveau traitement potentiel associant le nitazoxanide, un médicament antiparasitaire, et le ciclésonide, un corticostéroïde administré par inhalation pour le traitement des cas légers de COVID-19.  L’étude clinique ANTICOV est menée dans 13 pays africains dont la RDC.

Ces deux nouveaux composés, disent les chercheurs, possèdent des mécanismes d'action différents qui pourraient agir à différents stades de l'infection : le premier est potentiellement actif lors de la première phase de réplication du virus SARS-CoV-2, tandis que le deuxième diminue la probabilité d'apparition d’une phase inflammatoire quelques jours plus tard. Ces deux médicaments sont déjà disponibles sur le marché et si leur efficacité contre le COVID-19 est démontrée, ils offriront l’avantage d’être abordables et faciles d'accès et d’administration.

Les premiers participants de ce nouveau bras de l'étude ont été recrutés en République démocratique du Congo (RDC) et en République de Guinée. Dans les semaines à venir, d'autres sites accueilleront des patients au Burkina Faso, au Cameroun, en Côte d'Ivoire, en Éthiopie, au Ghana, en Guinée équatoriale, au Kenya, au Mali, au Mozambique, en Ouganda et au Soudan.

« Face à un virus qui mute et remet en question les outils dont nous disposons pour le combattre, la recherche de traitements n'a jamais été aussi importante. Il est absolument crucial d’identifier les thérapies qui pourront être ajoutées à l’arsenal de soins existant – et de déterminer comment les adapter au mieux aux environnements à faibles ressources », a déclaré le Dr Philippe Duneton, Directeur exécutif d’Unitaid qui finance en partie l’étude. « En soutenant ANTICOV, Unitaid investit dans la recherche de médicaments capables de soigner les formes légères et modérées de COVID-19 – une importante faille dans l’arsenal thérapeutique actuel, que nous devons combler si nous voulons prévenir hospitalisations et décès. »

L’étude ANTICOV est menée par un consortium de 26 organisations africaines et institutions internationales de recherche et développement de premier plan, coordonnées par l’ONG de recherche médicale DNDi (Drugs for Neglected Diseases initiative ou initiative Médicaments contre les Maladies Négligées). C’est la plus vaste étude en Afrique à avoir pour objectif d’identifier des traitements précoces contre le COVID-19, capables de prévenir la progression de la maladie vers une forme sévère et de potentiellement limiter sa transmission.

« Dans de nombreux pays africains, nos pires craintes sont en train de se réaliser puisque les unités de soins intensifs déjà surchargées commencent à se remplir de patients atteints du COVID-19 », a déclaré le Dr John Nkengasong, directeur des Centres Africains de Contrôle et de Prévention des Maladies de l'Union Africaine (CDC Afrique). « Le continent africain ne reçoit pourtant pas suffisamment de doses de vaccins. L’efficacité de ceux-ci est en outre menacée par la propagation rapide des nouveaux variants, ce qui est un autre sujet majeur d’inquiétude. Il est donc urgent d'identifier des traitements abordables et faciles à administrer, capables d'empêcher l'évolution vers une forme grave de la maladie et de ralentir la propagation de l'infection. »