Le Mouvement « EKOKI, INATOSHA » a fait sa sortie officielle ce 15 mars à Kinshasa. Porté par Marie-Josée Ifoku, ancienne candidate à la présidentielle de 2018, cette Asbl veut promouvoir la paix dans le pays, en Afrique et dans le monde, mais aussi rétablir la dignité humaine.
"Nous avons voulu associer ce cri personnel à ceux d'autres femmes et hommes sur le plan national et international, affectés par l'indifférence du monde et de certains congolais à l'égard des victimes des atrocités à l'Est de la République Démocratique du Congo", a expliqué Marie-Josée Ifoku, initiatrice du projet.
Parmi les objectifs clés, le mouvement vise à « sensibiliser la population congolaise, les dirigeants africains, les organisations internationales et l’opinion internationale sur : la lutte contre les violences sexuelles basées sur le genre, la protection de la femme, la jeune fille victime des violences à l’Est de la RDC, le cri alarmant des femmes congolaises pour réclamer la fin de la guerre à l’Est de la RDC et partout en Afrique» a-t-elle ajouté.
Julienne Lusenge, militante congolaise des droits des femmes, présidente du Fonds pour les femmes congolaises et membre de Sofepadi a relaté son expérience aux participants avant d’encourager le mouvement à persévérer dans cette lutte.
"La sortie officielle de ce mouvement, qui intervient au cours du mois de la femme et qui se donne pour mission de sensibiliser la population congolaise et internationale pour exiger la paix est une valeur ajoutée au combat dans lequel le président de la République s'est engagé, celui de l'État de droit. Il y a notamment la poursuite en justice des auteurs des violences sexuelles, la prise en charge des victimes, la mise en place du fonds de réparation, bref tout pour la protection de la femme et de la jeune fille », a déclaré Chantal Yelu Mulop, conseillère du Chef de l’Etat en matière de lutte contre les violences faites aux femmes, qui a également pris part à cette activité.
Elle a par ailleurs ajouté, « à cet effet, je vous encourage à ne pas faire de ce mouvement une énième organisation, mais plutôt de faire preuve de dynamisme en mettant tout en œuvre contre les VSBG dont les femmes sont victimes principalement à l'Est de notre pays et produise les résultats escomptés. Pour ma part, je ne ménagerai aucun effort pour que le Chef de l'État puisse vous apporter un appui nécessaire pour qu'ensemble nous puissions mener une lutte et ramener la paix et la dignité de la femme ».
La ministre d’Etat en charge du genre, de la famille et de l’Enfant, Béatrice Lomeya a aussi encouragé les femmes dans cette lutte et rappelé combien la paix et la sécurité permettent à la femme d’être autonome. Elle a aussi insisté sur le statut du Chef de l’Etat à l’Union africaine. « Je voudrais que ce mouvement puisse capitaliser la présence du chef de l’Etat à la tête de l’Union Africaine, pour mettre les africains devant leurs responsabilités afin de faire taire les armes. Au niveau national, cette pression doit également être exercée sur les autorités, c’est cela un défi », a-t-elle dit.
En outre, une marche pacifique sera organisée le 03 Avril 2021, pour dire tout haut et tout simplement « EKOKI, INATOSHA » en ayant la couleur noir pour dressing code mais aussi pour marquer le signe de deuil pour tous les morts de l’Est, et protester contre les violences sexuelles qui se poursuivent et sont utilisées comme arme de guerre mais aussi en foulards, bandos ou képis de couleur blanche à la tête, en signe de quête de paix, et de respect de la dignité de la femme.
Prisca Lokale