Pour célébrer la journée internationale des droits de l’homme et clôturer la campagne des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre, la projection du film « Sema » a eu lieu ce 10 décembre dans la salle de cinéma de ShowBuzz à Kinshasa. Cette activité, organisée par le Mouvement des Survivants des violences sexuelles en RDC, a connu la participation de la première dame.
Sema, en swahili parler en français, est un film entièrement joué par des acteurs qui ont subi ces formes de violences et qui ont décidés de libérer la parole. Réalisé par Macherie Ekwa, le film raconte de manière émouvante le destin croisé de Kimia et Kitumaini, deux victimes de violences sexuelles. L’une vient d’un village du Sud-Kivu tandis que l’autre vient de la ville de Bukavu. Court et puissant, il envoie un message à l’ensemble de la communauté tant nationale qu’internationale à propos des dégâts occasionnés par le viol sur les victimes et sur la société congolaise.
« En projetant ce film, nous avons voulu emmener à Kinshasa les débats qui viennent de l’Est, du Kasaï-central, de partout. Le but était de raconter le quotidien de ces personnes, les situations qu’elles traversent, la stigmatisation, le rejet, et en même temps, le système judiciaire bien loin de fonctionner en RDC, » relate Tatiana Mukanire, Coordonnatrice Nationale de ce Mouvement.
Des débats ont eu lieu après la projection, au cours desquels des progrès sur le plan juridique ont été relevés. « La prise de conscience de chaque personne, la sensibilisation c’est ce qu’il faut. Il y a également des bonnes lois en RDC mais il faut une prise de conscience de la part des autorités pour faire avancer la lutte contre les violences sexuelles », ajoute Tatiana Mukanire
La Première Dame, Championne des Nations Unies de la prévention de la violence sexuelle liée aux conflits et Ambassadrice de bonne volonté du Fond Mondial pour la Population (UNFPA) dans la lutte contre les violences basées sur le genre et l’autonomisation de la femme en RDC a soulevé l’importance du soutien moral à l’égard des victimes, un gage dans la lutte contre l’impunité. « C’est notre rôle d’encourager les victimes de ces atrocités à les dénoncer et de leur montrer que ce n’est pas de leur faute. Si elles se sentent soutenues, elles auront le courage d’aller en justice. » a affirmé Denise Nyakeru
« Nous avons eu des ambassadeurs, des cadres politiques, mais nous avons aussi eu l’honneur de recevoir la première dame. Je pense que c’était un soutien pour nous et nous espérons que cette participation va se traduire en acte par rapport à la situation des violences sexuelles dans notre pays », espère Tatiana Mukanire
Le Mouvement des survivants des violences sexuelles prend actuellement en charge plus de 4.000 membres (Hommes et Femmes), repartis dans différentes zones, notamment le Nord et le Sud Kivu, l’Ituri, le Kasaï Central et bientôt à Kalemie dans le Tanganyika et à Kinshasa.
Prisca Lokale