En marge des consultations initiées par le Chef de l’Etat, des membres de la société civile lui ont suggéré de dissoudre le parlement. Bien avant ceux-ci, Franck Diongo du Mouvement Lumumbiste progressiste (MLP) et l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ) s’étaient déjà montrés favorables. Ce 5 novembre, des Kinoises ont également livré leurs avis à ce propos.
Antoinette Bonyoma et Pauline Feza respectivement vendeuse de beignet et agent public s’opposent à cette initiative. Si pour l’une, les préalables ne sont pas encore établis, l’autre considère qu’elle enfoncerait le pays dans une crise qui est déjà présente.
« Le président ne devrait pas se laisser emporter par les avis de la société civile et même ceux de sa famille politique. Dissoudre le parlement équivaut à avoir des nouvelles personnes pour constituer son équipe. Mais, est-il prêt pour ça ? A-t-il songé aux dispositions nécessaires pour ne pas nous faire plonger dans une nouvelle crise ?»s’interroge Antoinette.
A Feza de renchérir, « si le Chef de l’Etat dissout le parlement, la crise politique va s’amplifier et il y aura des conséquences dans tous les secteurs de la vie. Dissoudre l’Assemblée nationale n’est pas une solution au stade actuel.»
« Même si le Chef de l’Etat dissout le parlement, tant qu’il sera entouré par une vielle classe politique, je ne pense pas que les choses vont s’améliorer en RDC », dit Jeannette Kasongo, qui pense que le Congo a besoin de nouveaux dirigeants. Elle s’explique : « ce sont les mêmes figures qui reviennent à des postes décisionnels et les choses ne font qu'empirer. La décision du Chef de l’Etat devrait aller au-delà du parlement. Il doit se débarrasser de la vielle équipe, composer avec la nouvelle génération qui amène des nouvelles initiatives.»
Contrairement à ces femmes, Antho Bomboko pense que la dissolution du parlement aura un impact positif sur les conditions sociales des Congolais. « Le parlement à lui seul consomme des millions de dollars, pour son entretien, pour payer les membres et tous ceux qui y travaillent. Tous les élus l’ont été pour l’intérêt de la population, mais que font-ils ? Nos conditions de vie sont plus difficiles. Le Chef de l’Etat peut dissoudre le parlement. C’est l’une des solutions pour faire avancer le pays », confie-t-elle devant un entrepôt des braises.
Nadège Longonya et Rose Wenaku se montrent optimistes. Pour elles, avec une volonté politique, les choses peuvent s’améliorer. « Que le Chef de l’Etat accorde une nouvelle chance au parlement. Il y a surement quelques parlementaires qui veulent œuvrer pour le bien-être de la population. Qu’il leur accorde la chance de le faire », dit Nadège Longonya. A Rose Wenaku d’ajouter : « qu’ils s’activent tous pour le bien-être des citoyens. Nos enfants deviennent des délinquants, des militaires se déguisent pour infiltrer et piller les ménages...Que nos autorités oublient leurs conflits pour privilégient les intérêts de la population.»
Les consultations lancées depuis le 2 novembre par le Président de la République sont à leur quatrième jour ce jeudi. Elles interviennent au moment où une crise persiste au sein de la coalition au pouvoir FCC-CACH.
Prisca Lokale