L’Entité des Nations Unies pour l'égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (ONUFEMME) organise une formation des formateurs des champions en genre à Kinshasa. Du 04 au 06 novembre, des bénéficiaires vont monter des stratégies afin d’accroitre le taux de participation des femmes en politique.
Lors de sa prise de parole, Henric Rasbant, ambassadeur de la Suède partenaire financier de cette formation, a appelé les participants à plus d’assiduité car, dit-il, «Nous, ONU Femme, la RDC, et le monde, avons besoin de vous afin de contribuer à la lutte pour l’égalité des sexes,» avant de rappeler que cette initiative est née dans les forces armées suédoises en 2007 à travers « Gender Forces » et s'et par la suite élargie à d'autres secteurs, des agences suédoises afin d'intégrer la dimension genre à tous les niveaux des organisations, pour comprendre et mettre en œuvre la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies sur le thème femme, paix et sécurité.
A son tour, Awa Ndiaye Seck, représentante pays de l’ONUFEMME a énuméré quelques efforts fournis par la RDC dans la promotion des droits des femmes par l’élection d’une femme au poste de présidente de l’Assemblée nationale ainsi que l’adoption d’une loi sur la parité Homme-Femme. Cependant, précise t-t-elle, « il reste encore de nombreux défis à relever ».
Pour cela, « le but de ces travaux est de former des coachs qui travailleront avec les chefs des partis politiques afin de promouvoir la participation des femmes en politique, former des femmes et jeunes engagés en politique, créer un climat propice pour qu'ils puissent travailler, en espérant atteindre le seuil de 30% lorsque les partis politiques qui ont un rôle central à jouer dans l’entrée des citoyennes et citoyens aux postes de décision intégreront le genre » a rappelé Awa Ndiaye Seck.
Pour lancer la formation, Germaine Ibangu, directrice de cabinet adjointe de la ministre d’Etat en charge du genre, famille et enfant a exhorté les participants à cet atelier et responsables des partis politiques à accorder une part importante à la femme aux échéances électorales prochaines.
Marie Ange Lukiana et Eve Bazaiba parmi les coachs
« C’est un programme très important. Les femmes sont l’autre pilier du développement d’un pays. Les femmes qui veulent créer leurs partis politiques peuvent le faire. Mais, il est aussi important de rayonner dans un grand parti politique même si ce n’est pas dirigé par une femme. » a déclaré Marie Ange Lukiana, avant de partager son parcours de cadre de la société civile à celui de femme politique.
« J’apprécie cette initiative. J’ai toujours dit, une femme change la politique. Mais, plusieurs femmes en politique, change la politique pour l’intérêt général. Encore faudrait-il qu’elle soit formée, renforcée en capacité pour y apporter le changement en termes de bonne gouvernance » a affirmé Eve Bazaiba, députée nationale.
Les formatrices sont arrivées de la Suède. Pour rappel, des nombreux textes juridiques ont été ratifiés et publiés en RDC notamment, la CEDEF, le Pacte International relatif aux droits Civil et politique, protocole de Maputo. En 2006, la RDC s’est dotée d’une Constitution consacrant parité Homme-Femme, en 2009, la politique Nationale Genre, en 2015, des modalités d’application des droits de la femme et parité Homme-Femme.
Prisca Lokale