UE-RDC: « Notre investissement doit permettre au parc des Virunga d’acquérir une autonomie financière sur la durée » (JM.Châtaigner)

Ph/actualite.cd

Répondant aux questions des journalistes au cours de la conférence de presse organisée le vendredi 16 octobre courant à Kinshasa, le chef de la délégation de l’Union européenne en République démocratique du Congo, M. Jean-Marc Châtaigner, a rappelé que le onzième Fonds européen de développement (FED) dont a bénéficié le Parc national des Virunga a été un montant de 65 millions d’euros, avec des investissements notamment massifs dans le secteur des centrales hydroélectriques.

Cet investissement, a-t-il rassuré, doit permettre à terme, à l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) et au parc des Virunga, d’acquérir l’autonomie financière. « Parce que cet investissement va permettre de produire de l’électricité qui ne sera pas distribuée gratuitement bien sûr. Ce qui permettra aussi au parc d’acquérir une autonomie financière sur la durée, sur 20, 30, 40 ans. On n’est pas dans des petits projets de 3, 4 ans. On est engagé dans la durée. Cela fait complètement partie du projet européen... C’est quelque chose qu’on va poursuivre jusqu’en 2050 », a-t-il indiqué.

Et d’ajouter : « On est engagé dans la lutte contre le changement climatique, pour la réduction des émissions du CO2. C’est quelque chose qu’on ne va pas arrêter du jour au lendemain. C’est une lutte commune, c’est un enjeu commun et c’est un enjeu que nous devons partager et c’est quelque chose que nous sommes en train de construire ensemble ».

A l’en croire, l’idéal pour l’Union européenne c’est de favoriser le développement du modèle économique de l’Alliance Virunga « pour qu’il soit le plus rapide possible. Que Virunga puisse atteindre le plus rapidement possible son autonomie financière, peut-être en 2025 ou en 2030. Et qu’à partir de ce moment, l’investissement qu’on a fait à Virunga, qu’on puisse aussi le repiquer pour les autres parcs et les développer ».

M. Châtaigner a aussi fait remarquer que la préservation de la biodiversité, la lutte contre le changement climatique, sont des enjeux sur lesquels l’Union européenne et la RDC devront faire face ensemble dans les 10, 20, 30 prochaines années. Et la lutte contre la pauvreté en RDC ce n’est pas non plus quelque chose qui va s’arrêter demain, a-t-il souligné.

« Donc, si on veut agir ensemble, il faut un horizon temporel de 10, 20, 30 ans. Nous ne sommes pas dans le court terme. Nous ne sommes pas dans de l’aide de charité, nous sommes pour la construction de notre avenir commun, pour notre investissement commun. On est en train de construire ou de préserver ensemble notre « Maison commune », a déclaré le n°1 de l’U.E en RDC.

Quant au douzième FED, M. Jean-Marc Châtaigner a fait savoir que selon le communiqué conjoint du dialogue politique, la RDC et l’Union européenne sont en train de travailler sur la programmation de l’enveloppe financière de l’Union européenne sur la période 2021 – 2027. Et il a rassuré qu’il y aura une masse d’investissement particulièrement sur le secteur de l’environnement, mais plus largement sur le développement économique, notamment, dans le secteur de l’agriculture, sur demande des partenaires congolais.   

Concernant la question de sécurité, il a signifié que « c’est une nouvelle dimension que nous est en train d’introduire. Donc, autant nous sommes dans la préservation et développement des ressources, des animaux, des écosystèmes..., autant il faut éteindre massivement les groupes armés. Il faut les détruire, les éliminer. Et on doit utiliser tous les moyens pour ce faire, les moyens économiques, les moyens de sécurité, les moyens diplomatiques... ».

Il a annoncé que la République démocratique du Congo et l’Union européenne sont en train de signer une convention de deux millions d’euros, « spécifiquement sur cet aspect de renforcement de la sécurité en lien avec les FARDC, en lien avec l’ICCN pour lutter contre l’insécurité et s’assurer que la sécurité soit remise dans le parc des Virunga au bénéfice bien sûr des touristes, mais aussi qu’à même au bénéfice des personnes qui en souffre complètement, ce sont les populations ».

Bokulaka Baende