RDC : l’OMS nomme deux coprésidents à la commission indépendante sur les allégations des abus sexuels pendant la riposte contre Ebola au Nord-Kivu et en Ituri

Illustration. Une femme violée à Rutshuru/Ph ACTUALITE.CD

Dans un communiqué, ce jeudi 15 octobre, l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) indique avoir nommé deux « éminents » dirigeants pour co-présider une commission indépendante sur les abus et l'exploitation sexuelle lors de la riposte à la dixième épidémie de la maladie à virus Ebola dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri, en République Démocratique du Congo (RDC). Il s’agit de la Nigérienne Aïchatou Mindaoudou et de la Congolaise Julienne Lusenge.

« La commission sera coprésidée par son Excellence Aïchatou Mindaoudou, ancienne Ministre des affaires étrangères et du développement social du Niger, qui a occupé des postes de direction des Nations Unies en Côte d’Ivoire et au Darfour. Elle sera accompagnée de la coprésidente Julienne Lusenge de la République Démocratique du Congo, militante des droits de l'homme de renommée internationale et défenseure des survivants des violences sexuelles dans les conflits. Le rôle de la Commission indépendante sera d'établir rapidement les faits, d'identifier et de soutenir les survivants, de s'assurer que tout abus en cours a cessé et de demander des comptes aux auteurs. Il comprendra jusqu'à sept membres, y compris les coprésidents, ayant une expertise dans l'exploitation et les abus sexuels, les interventions d'urgence et les enquêtes. Les coprésidents choisiront les autres membres de la Commission, qui seront appuyés par un Secrétariat basé à l'OMS », dit le communiqué de l’OMS.

Pour soutenir les travaux de la Commission indépendante, le Directeur général a décidé de recourir à un processus ouvert pour engager une organisation indépendante et externe ayant l’expérience de la conduite d’enquêtes similaires, selon le communiqué de l’OMS : « L'OMS a une politique de tolérance zéro en ce qui concerne l'exploitation et les abus sexuels. Nous réaffirmons notre ferme engagement à prévenir et à protéger contre l'exploitation et les abus sexuels dans toutes nos opérations dans le monde ».

Pour rappel, le rapport d’une enquête menée par L’ONG The New Humanitarian et la Fondation Thomson Reuters révèle plus de 50 cas d'exploitation et d'abus sexuels de la part des employés de l'OMS et de certaines ONG lors de l'épidémie d'Ebola en RDC. Parmi les organisations citées dans ce dossier, il y a notamment, l’UNICEF, Oxfam, Médecins Sans Frontières (MSF), World Vision et ALIMA. La majorité de ces femmes ont déclaré que des hommes leur avaient fait des avances, les avaient forcées à avoir des relations sexuelles en échange d'un emploi ou avaient mis fin à leur contrat lorsqu'elles avaient refusé

Thérèse Ntumba