Que disent les partis politiques des amendements proposés par des organisations féminines concernant les réformes électorales ? Chantal Kimotene Miye est Présidente de la ligue des femmes au sein du parti Alliance des écologistes congolais (AECO-Les verts), appartenant au député national Didace Pembe. Ce 09 octobre, elle a répondu aux questions du Desk Femme de Actualité.cd.
Le siège du parti Alliance des écologistes congolais se situe au croisement des avenues Assossa et Triomphal à Kinshasa. Nous y retrouvons Chantal Kimotene, assise sur le balcon. Elle se prépare à accueillir les autres femmes, membres de la Ligue. Tout de suite, elle accepte de donner son point de vue sur les amendements élaborés par les organisations pro-droits des femmes.
Au sujet de l’article 13 de la loi électorale, Chantal est catégorique, “il faudra supprimer de la loi électorale cet alinéa (3 Ndlr) qui minimise la représentation des femmes dans les listes des partis politiques,” dit-elle. Et de renchérir, “Au sein des partis politiques, les femmes travaillent aussi. Elles sont très dynamiques mais, nous sommes parfois marginalisées. Et cette partie de la loi électorale renforce cette indifférence qui existe déjà. Nous avons fait les mêmes études, nous avons reçu les mêmes diplômes, nous avons suivi les mêmes formations, nous devrions aussi avoir les mêmes chances d’occuper des postes dans les institutions du pays.”
Revoir à la hausse le nombre des femmes à la CENI
Candidate à la députation nationale en 2018, Chantal Kimotene pense qu’elle a été élue contrairement aux résultats publiés par la CENI. “Il n’y avait pas des procès verbaux pour ces élections, nous le savons. Mais, je détiens encore des preuves. J’avais été élue et ma base s’étonne des résultats. Nous avons entamé des démarches qui n’ont cependant pas abouties” soutient-elle. C’est pourquoi, elle suggère que le taux des cadres féminins de la CENI soit revu à la hausse dans le but de garantir la réussite des autres femmes. “Les femmes devraient occuper des postes clés à la CENI, non pas parce que ces postes leurs sont offerts, non pas parce qu’elles les demandent, mais plutôt parce qu’elles sont compétentes, elles les méritent, elles connaissent les droits des femmes, elles seront là pour sécuriser les voix des femmes.”
Membre du parti Aeco Les Verts depuis sa création en 2008, et femme politique depuis plus de 25 ans, Chantal Kimotene ajoute que “son parti politique a cultivé une idée selon laquelle la parité est un allié de la méritocratie.” Une des raisons qui ont favorisé sa désignation à la tête de la Ligue des femmes.
Pour rappel, l’alinéa 2 de l’article 13 de la loi électorale recommande aux partis politiques de proposer des listes des candidats prenant en compte la représentation des femmes (et des personnes vivant avec handicap). Cependant, l’alinéa 3 de ce même article ouvre la possibilité aux partis politiques de passer outre cette représentation. A la clôture des récentes sessions de formation de la Dynafec et de l’ONG Afia Mama tenues à Kinshasa, les femmes avaient soulevé cette préoccupation.
Prisca Lokale