Sud-Kivu : le moment n’était pas indiqué pour installer le bourgmestre de Minembwe, le gouvernement doit résoudre le problème de sécurité, affirme le député Gratien Iracan

Photo ACTUALITE.CD.

Le député national Gratien de Saint-Nicolas Iracan a affirmé ce lundi 5 octobre, que l'installation du bourgmestre de Minembwe était précipitée. L'élu de Bunia pense pour sa part, qu'il fallait plutôt annoncer les démarches devant aboutir à cette installation.

M. Iracan a fait était membres de la délégation officielle qui a fait la tournée sécuritaire dans certaines zones chaude de l’est du pays, dont Minembwe. Il a aussi assisté à l’installation du bourgmestre de cette commune rurale.

« Nous pensons que c'était trop tôt de pouvoir installer le bourgmestre de la commune rurale de Minembwe. Le moment n'était pas indiqué de pouvoir procéder à cette installation. Il fallait annoncer et se rassurer que toute la réglementation en la matière au niveau des ministères sectoriels, les enjeux...sont réunis pour pouvoir procéder à cette installation », a dit à ACTUALITE.CD, le député Gratien de Saint-Nicolas Iracan.

Il suggère cependant que les spéculations de tous les sens autour de Minembwe ne priment pas sur le climat sécuritaire précaire qui sévit dans cette partie du pays où ; affirme-t-il, « trois ans de destruction dans les territoires de Fizi, Mwenga et Uvira. Près de 400 morts, 150 000 déplacés internes, 311 villages incendiés, 25,179 maisons incendiées, 57 centres de santé détruits, 264 396 têtes de bétails emportées ou mortes. Perte de près d’un million USD d'investissement », ont été enregistrés.

Ce lundi, l’évêque d'Uvira (Sud-Kivu), Mgr. Sébastien Muyengo s’est aussi prononcé sur le dossier de Minembwe. Au cours d’une conférence de presse à Kinshasa, le prélat catholique a indiqué que l’érection de Minembwe en commune rurale est une tentative de créer tout un territoire pour les membres de la communauté Banyamulenge, identifiés comme des Congolais d'origine rwandaise et d'ethnie tutsi. 

L’évêque d'Uvira a interpellé le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi à prendre ses responsabilités afin de réglementer cette affaire.

À ce sujet, le député Muhindo Nzangi Butondo a interpellé le ministre d'État, ministre de la décentralisation et réformes institutionnelles Azarias Ruberwa pour qu’il s’explique à l’Assemblée nationale.

Contexte

Plus d’une année après leur nomination par l’ancien président Joseph Kabila, le bourgmestre de la commune rurale de Minembwe, M. Gaz Mukiza et son adjoint ont été installés officiellement lundi 28 septembre par le ministre provincial de l’intérieur du Sud-Kivu.

La cérémonie a vécu à Minembwe, cette nouvelle commune érigée dans le territoire de Fizi. C’était en présence d’une forte délégation, composée du ministre de la défense et des anciens combattants, M. Aimé Ngoy Mukena, son collègue de la décentralisation, M. Azarias Ruberwa, du chef d’état-major général de l’armée, le général Célestin Mbala, du gouverneur du Sud-Kivu, M. Théo Ngwabidje, ainsi que des députés nationaux dont ceux de la commission défense et sécurité de l’Assemblée nationale.

Cette installation des nouveaux animateurs de la commune rurale de Minembwe intervient alors que l’entité est secouée, depuis près de 4 ans, par une crise sécuritaire sans précédent. Des milices mai-mai, opposées à l’érection de Minembwe comme commune rurale s’affrontent à une coalition des groupes armés Ngumino, Makanika, Twigwaheno et Androïd. Le gouverneur du Sud-Kivu pense que l’installation des nouveaux animateurs de Minembwe, issus des communautés différentes, pourra permettre l’instauration de la paix dans cette entité.

Berith Yakitenge