RDC : auprès de Mabunda, les députés du Nord-Kivu déplorent la "défaillance criante" du ministre de la défense

ACTUALITE.CD

Les députés élus au Nord-Kivu ont rencontré jeudi 28 mai la présidente de l'Assemblée nationale, Jeanine Mabunda autour de la situation sécuritaire dans l'est du pays, précisément dans la région de Beni. Ils noté que la situation s'est empirée ces dernières semaines suite aux tueries et enlèvements des civils par des combattants ADF.

Ces élus ont déploré auprès de Mabunda, la "défaillance criante" de Aimé Ngoy Mukena, ministre de la défense et anciens combattants.

"Pendant les vacances passées, notre présidente et nous mêmes avions effectué une mission à Beni. Elle était partie  jusqu'en Ituri et Bukavu. Aujourd'hui il s'est agit d'évaluer ce qui s'est passé après ce tournoi. Il s'observe malheureusement que depuis que nous sommes sortis de Beni et même en Ituri, la situation s'est fortement empirée. Par exemple, pour ne citer que ce qui s'est passé il n'y a pas longtemps, dans trois jours, soit de dimanche à mercredi, il y a eu 77 personnes qui ont été égorgées, au moins 120 personnes kidnappées. La situation est tellement grave et au-delà de cela, nous avons constaté qu'il y a une défaillance criante dans le chef de l'animateur du ministère de la défense [Aimé Ngoy Mukena]. Nous avons partagé cette inquiétude avec notre présidente.  Raison pour laquelle les députés ont décidé d'exprimer ouvertement à la présidente leur volonté de pouvoir agir conformément à la loi par rapport à tous ceux qui ont été incapables d'assumer leurs propres responsabilités", a dit le député Paul Muhindo, président du caucus des députés du Nord-Kivu.

L'élu n'a cependant pas évoqué une quelconque sanction contre le ministre de la défense. Pour eux, "la situation de Beni semble  aux oubliettes par rapport à la République. Beni est un endroit où il n'y a pas d'assistance, la même chose pour Lubero, Rutshuru. On peut assister d'autres coins. Les populations sont tuées, il n'y a même un message de condoléances."

La semaine dernière, le ministre Aimé Ngoy Mukena a été auditionné à la commission défense et sécurité de l'Assemblée nationale au sujet de l'insécurité dans plusieurs régions pays mais aussi l'invasion des militaires zambiens, sud-soudanais et centrafricains au Congo. Plus de 30 questions lui ont été posées. Ses réponses sont attendues. 

Cette semaine, le ministre a pris part, aux côtés des officiers et généraux de l'armée et les services de sécurité réunis par le chef de l'État dans le cadre des préparatifs du Conseil supérieur de la défense.

Berith Yakitenge