Sud-Kivu : le CICR a distribué une demi-tonne de médicaments à l’hôpital de Nyamunyunyi pour soigner les miliciens détenus au camp militaire

CICR

Le Comité International de la Croix Rouge (CICR) a porté son assistance aux miliciens du Conseil national pour le renouveau et la démocratie (CNRD), capturés en début du mois de décembre et détenus au camp militaire à Nyamunyunyi, dans le territoire de Kabare, à une trentaine de kilomètres de Bukavu (Sud-Kivu).

L’organisme international a principalement fourni une demi-tonne de médicaments et autres matériels de soin de santé à l’hôpital Nyamunyunyi afin de soigner plus de 1800 personnes dont des rebelles et leurs familles.

« On compte beaucoup de personnes particulièrement vulnérables comme des blessés, des malades, des femmes enceintes, des enfants non-accompagnés et des personnes en situation de handicap. Nous avons transféré 2 blessés et 10 enfants malades à l’Hôpital Provincial Général de Référence de Bukavu qui est actuellement saturé. Le CICR a aussi distribué une demi-tonne de médicaments et des matériels de soin à l’hôpital de Nyamunyunyi et visité des centaines de personnes privées de leur liberté », a déclaré dans un communiqué de presse, Lucile Pio, déléguée santé du CICR.

Le CICR dénombre 17 décès dont 9 enfants depuis ce mouvement. Plus de 1400 continuent d’être détenus dans ce camp, tandis que 302 personnes depuis le 16 décembre, ont été transférés, affirme le CICR qui indique, par ailleurs, que 281 enfants sont placés au centre de transit et d’orientation et gérés par le bureau pour le volontariat au service de l’enfance et de la santé (BVES).

Cependant, le CICR appelle le gouvernement congolais au respect du droit international concernant la détention et au transfèrement des miliciens dans d’autres sites de détention. 

« Il est fondamental que le processus de transfert mis en place soit en pleine conformité avec les garanties établies par le droit international. Nous demandons aux autorités, avant toute nouvelle décision, de s’assurer que les transferts se fassent de manière informée et volontaire pour toutes les personnes considérées à risque. Les personnes privées de liberté, leurs familles, les malades et les blessés doivent être traitées avec humanité et dans le respect de leur dignité le droit national et international.Nul ne peut être privé de sa liberté, sans base légale et conformément à la procédure prévue par la loi. Les autorités devraient assurer la liberté de mouvement de ceux qui ne sont pas détenus, les placer sous la responsabilité des autorités civiles, et faciliter l'accès et l'assistance humanitaire à ces personnes », a insisté Jeremy England, chef de délégation du CICR en RDC.

A la suite des opérations de traque des groupes armés, lancées fin novembre, par les forces armées dans les hauts plateaux de Kalehe, l’un des territoires du Sud-Kivu où sévissent diverses milices, plus de 2 000 rebelles se sont renduse entre le 26 novembre et le 14 décembre dernier. L'armée congolaise qui annonçait la nouvelle, précisait que les rendus sont notamment 1 900 combattants CNRD, une dissidence des FDLR-FOCA, et 120 miliciens issus des groupes armés locaux. Près de 300 ont été rapatriés, lundi dernier, au Rwanda, leur pays d'origine, affirmait le général Muhindo Akili Charles, commandant de la 33ème région militaire.

Fonseca Mansianga