RDC : plus de 160 ONG de défense des droits de l’homme insistent sur le maintien des sanctions de l’UE contre les proches de Kabila

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Plus de 160 organisations de défense des droits de l'homme dont la Voix des Sans Voix (VSV) et les Amis de Nelson Mandela pour les droits de l'homme (ANMDH) ont insisté, ce vendredi 15 novembre, pour que l'Union Européenne maintienne ses sanctions contre des proches de Joseph Kabila, sanctionnés en 2016 pour violation des droits de l'homme.

Le manque d’initiatives judiciaires au niveau local contre ces dignitaires de l’ancien régime explique la démarche de ces organisations.

« Nous, organisations de défense des droits de l'homme congolaises, estimons qu'il serait judicieux que les sanctions ciblées prises à l'égard des hauts responsables congolais et d'autres soient maintenues tant qu'ils n'auront pas fait l'objet d'une procédure judiciaire pour leur implication dans les graves violations des droits humains qui ont prévalu à la prise de ces sanctions », dit la déclaration lue par Rostin Manketa, directeur exécutif de la Voix des Sans Voix au cours d’une conférence de presse.

Pour ces structures de défense des droits humains, l'alternance au sommet de l'Etat ne peut pas justifier la levée des sanctions.

« L'alternance civilisée au sommet de l'Etat ne peut pas être utilisée comme une raison primordiale pour la levée des sanctions, car les auteurs de tous ces crimes impunis vont jubiler devant un peuple victime et impuissant. L’Union Européenne devrait se mettre du côté des victimes, qui veulent garder espoir de voir la justice rendue en leur faveur », ajoute le document.

L’Union Européenne avait adopté le 12 décembre 2016 et le 29 mai 2017 les sanctions contre 14 hautes personnalités congolaises pour « entraves au processus électoral en RDC et aux violations des droits de l'homme ». Les sanctions ont été prolongées d’un an, en décembre dernier. Ces sanctions ciblent Gabriel Amisi (FARDC), Ilunga Kampete (FARDC), Ferdinand Ilunga Luyoyo (PNC), Célestin Kanyama (PNC), John Numbi (PNC, mais actuellement inspecteur général des FARDC), Roger Kibelisa (ANR), Delphin Kaimbi (DEMIAP), Evariste Boshab (ancien ministre de l’Intérieur et de la Sécurité), Alex Kande Mupompa (ancien gouverneur du Kasaï Central), Jean-Claude Kazembe Musonda (ancien gouverneur du Haut-Katanga), Lambert Mende (ministre de la Communication et des Médias), Eric Ruhorimbere (FARDC), Ramazani Shadary (ancien ministre de l’Intérieur) et Kalev Mutond (ancien numéro 1 de l’ANR).

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Le mois dernier, par le biais de leurs avocats, ces personnalités, sous sanctions, ont demandé à l’UE de lever « au plus vite l’ensemble des mesures restrictives qui sont prises à leur égard ». Ils ont déclaré rester à la disposition des autorités congolaises pour toute audition ou pour tout renseignement complémentaire qu’elles souhaiteraient obtenir

Ivan Kasongo