RDC : Pour la VSV, il faut maintenir les sanctions de l’UE contre les dignitaires de l’ancien régime pour favoriser la « lutte contre l’impunité »

Kalev Mutond/Photo droits tiers

La Voix des Sans Voix pour les droits de l’homme (VSV) s’est opposée ce mercredi 9 octobre 2019 à une possible levée des sanctions de l’Union Européenne (UE) contre les proches de l’ancien président de la république Joseph Kabila. L’actuel chef de l’Etat mène des démarches, depuis sa récente visite à Bruxelles, afin d’obtenir la levée desdites sanctions.

La VSV explique que le maintien de ces sanctions va contribuer à la lutte contre l’impunité au pays.

« Pour la VSV, le maintien des sanctions par l’UE contribuera énormément à la lutte contre l’impunité en RDCongo et à la consolidation des processus électoraux à venir. Le maintien des sanctions contribuera à la prévention d’autres violations des droits de l’homme et des entraves au processus électoraux dans le futur. », souligne l’ONG dans un communiqué publié ce mercredi.

Une dizaine de caciques de l’ancien régime ont été sanctionnés en décembre 2016 pour leurs rôles dans les entraves du bon déroulement du processus électoral. La VSV rappelle que des nombreuses personnes ont été tuées lors des diverses manifestations populaires pour réclamer la tenue des élections.

« La VSV demande aux uns et aux autres de penser à toutes les victimes des raisons pour lesquelles l’Union Européenne avait décidé de sanctionner ces personnalités congolaises notamment les violations graves des Droits de l’Homme et les entraves au processus électoral.  De nombreuses personnes ont été tuées à balles réelles alors qu’elles avaient droit à la vie comme les personnalités aujourd’hui sous sanctions (…) Autant les uns et les autres ont de la pitié pour les personnalités sous sanctions autant il est inadmissible que les violations des droits de l’Homme auxquelles elles ont pris part directement ou indirectement ou du fait de n’avoir rien fait, dans l’exercice de leurs fonctions, pour les empêcher demeurent impunies. Des risques de voir les mêmes violations se reproduire dans le futur sont grands si les auteurs des violations des droits de l’Homme consécutives au processus électoral ne répondent pas de leurs actes même après les élections de décembre 2018. », ajoute la VSV.

Ce mercredi, les mouvements citoyens Lutte pour le Changement (LUCHA), UNIS et FILIMBI ainsi que l’Association Africaine des Droits de l'Homme (ASADHO) qui s’opposent aussi à cette levée demandent notamment aux autorités congolaises d’engager des poursuites contre les personnalités sanctionnées pour leur implication dans les abus des droits de l’homme au pays.

L’Union Européen avait adopté le 12 décembre 2016 et le 29 mai 2017 les sanctions 14 hautes personnalités congolaises pour « aux entraves au processus électoral en RDC et aux violations des droits de l'homme ». Les sanctions ont été prolongées d’un an en décembre dernier. Ces sanctions ciblent Gabriel Amisi (FARDC), Ilunga Kampete (FARDC), Ferdinand Ilunga Luyoyo (PNC), Célestin Kanyama (PNC), John Numbi (PNC, mais actuellement inspecteur général des FARDC), Roger Kibelisa (ANR), Delphin Kaimbi (DEMIAP), Evariste Boshab (ancien ministre de l’Intérieur et de la Sécurité), Alex Kande Mupompa (ancien gouverneur du Kasaï Central), Jean-Claude Kazembe Musonda (ancien gouverneur du Haut-Katanga), Lambert Mende (ministre de la Communication et des Médias), Eric Ruhorimbere (FARDC), Ramazani Shadary (ancien ministre de l’Intérieur) et Kalev Mutond (ancien numéro 1 de l’ANR).

Fonseca Masianga