Grève des enseignants : « qu’ils fassent entendre leur voix parce que leurs droits sont bafoués » (Cardinal Ambongo)

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Le cardinal Fridolin Ambongo Besungu s’est exprimé, ce mardi 12 novembre, notamment au sujet de la gratuité de l’enseignement primaire. Il a donné la position de l’Eglise catholique et les principales revendications des enseignants des écoles conventionnées catholiques.

« Effectivement, nous entendons qu’il y a des grèves. Si vous attendez ma réaction en tant que vice-président de la CENCO, je soutiens et j’appuie tous ceux qui manifestent dès lors qu’ils estiment que leurs droits sont bafoués », a-t-il déclaré dans une conférence de presse organisée à Kinshasa.

Il ne compte pas décourager les enseignants.

« Il n’est pas normal que les enseignants travaillent depuis le mois de septembre et ils ne sont pas payés. Comment voulez-vous qu’ils continuent à travailler ? L’unique moyen pour réclamer leurs droits, c’est la grève. Nous, en tant que CENCO, et moi, en tant que métropolitain de Kinshasa, je ne vais jamais décourager les enseignants s’ils sont dans leurs droits et ils recourent à des moyens pacifiques pour réclamer leurs droits. Notre position là-dessus ? Qu’ils fassent entendre leur voix parce que leurs droits sont bafoués », a-t-il ajouté.

Un peu plus tôt, il avait également donné la position sur la paie des enseignants.

« La position de l’Eglise à ce sujet est très claire. Si nous sommes arrivés au système où on devrait recourir aux parents pour alléger les souffrances des enseignants et permettre au système éducatif, c’est l’Eglise qui en était à l’origine et plusieurs fois on nous l’a rappelé sous forme de reproche : vous avez commencé cette histoire est c’est devenu comme un poids sur les épaules des parents », a-t-il déclaré.

Il a également précisé les conditions posées par les catholiques.

« Si le président annonce la gratuité de l’enseignement et nous sommes pour la gratuité de l’enseignement. Nous la désirions de tout cœur depuis très longtemps. Seulement, nous voulons une vraie gratuité qui ne va pas fragiliser le système éducatif. Tel que cela existe maintenant, gratuité signifie payer correctement tous les enseignants. On ne veut pas entendre parler de nouvelles unités, des effacés, non mécanisés, mécanisés mais sans salaire, etc. C’est terminé ! Tous les enseignants ont droit à un salaire. Et le salaire à verser aux enseignants, et nous insistons là-dessus, ne doit pas être les petits 120 000 FC qu’on leur donne maintenant, mais ça doit être ce qu’ils reçoivent maintenant plus ce qu’ils recevaient de la contribution des parents pour leur permettre de tenir le coup », a- t-il précisé.

Pour le Cardinal, l’Etat doit également prendre en compte ce qu’on appelle le bureau gestionnaire.

« Enfin, gratuité pour nous signifie que l’Etat doit prendre en charge le fonctionnement des structures des gestionnaires (…). A ce prix, nous soutenons la gratuité », a-t-il ajouté.

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