Le bourgmestre de la commune de Gombe, Fabrice Ngoy Kazadi, a interdit depuis le 16 septembre dernier toute circulation des motos dans sa municipalité.
Le bourgmestre explique que cette mesure devrait pallier aux nombreux cas de vol et enlèvement qui seraient commis avec la complicité des conducteurs des motos dans ce coin de la capitale.
« Il est strictement interdit toute circulation des mots dans toute l’étendue de la commune de la Gombe à partir de ce lundi 23 septembre 2019. NB : Tout contrevenant ne s’en prendra qu’à lui-même et cette mesure ne doit souffrir d’aucune exception », dit le communiqué officiel de l’autorité municipale.
En réaction, les motocyclistes se disent mécontents et jugent cette décision « inconvenable ».
« Le bourgmestre de la commune de Gombe nous soupçonne des vols, d’escroquerie et pourtant nous n'en savons rien. Nous ne sommes là que pour notre travail. Chaque fois qu'ils sont portés au perchoir de la commune de la Gombe, les nouveaux bourgmestres cherchent toujours à se faire célèbres en arrêtant les mesures inconvenables », déclare un motocycliste.
« Nous ne sommes pas contents de ce communiqué portant l'interdiction des motos-taxis dans la commune de Gombe. Dans d'autres communes de la ville de Kinshasa une telle mesure n'est jamais au rendez-vous. Pourquoi seulement dans la commune de la Gombe ? », s'interroge un autre motocycliste.
« Nous ne comprenons pas pourquoi le bourgmestre de la Gombe a pris une telle décision. Moi personnellement, je ne fais pas mes courses en ville (GOMBE) mais ensemble avec ceux qui y travaillent nous exprimons le souhait de voir la levée de cette mesure », indique ce motocycliste qui opère généralement à Tshangu.
« C'est malheureux dans ce pays de faire un constat aussi amer que celui-ci. Nous ne sommes pas considérés. Nous ne sommes pas des illettrés, nous exerçons cette activité pour supporter nos familles, parce qu'il n'y a pas d'emploi. Cette mesure n'a pas sa raison d'autant plus que le vol ne s'effectue pas seulement dans la commune de la Gombe », déplore ce motocycliste, qui se dit père d'une grande famille.
« Cette mesure n'est favorable qu'à ceux qui ont des véhicules personnels parce qu’ils ne connaissent pas l'utilité des mots-taxis. Considérant la raison qui motive cette interdiction, il est claire que le bourgmestre n'est pas en mesure de lutter contre le vol sans inquiéter les innocents », pense ce motocycliste.
« Le vol est un comportement personnel. On ne peut donc pas préjudicier toute une communauté pour un petit nombre des gens maladroits », fait savoir celui-ci.
George Kanyonga