Les Léopards se sont hissés à l’étape des huitièmes de finale de la CAN, Egypte 2019. Une qualification acquise par la sélection congolaise en qualité de l’une de quatre meilleures troisièmes de l’ensemble de six groupes, après les victoires du Maroc sur l’Afrique du Sud (1-0) et du Sénégal sur le Kenya (3-0).
Inefficace lors des deux premières rencontres, les fauves congolais s’étaient surpassés pour laminer le Zimbabwe (4-0), soignant ainsi leur différence de buts déficitaire suite aux deux précédentes défaites (2-0, à chaque fois). En décelant le jeu des Léopards, il se dégage une capacité très importante sur laquelle la sélection devrait s’appuyer et capitaliser pour les prochaines sorties. Tenez, à chaque fois que l’équipe joue simple avec des transitions rapides, et que chaque élément mette en évidence son point fort tout en étant bien compris par ses partenaires, ça fait mouche.
« 15 secondes puis 7 secondes et enfin 10 secondes » pour assommer le Zimbabwe
Les actions de buts de Bakambu sont les illustrations parfaites de cette capacité propre au football anglais. Sur le premier but, tout commence par le décrochage de Bolingi vers le flanc gauche de l'attaque. Trouvé en une touche de balle par Mulumbu, Bolingi arrive à conserver le ballon face à l'étau qui s'est vite resserré côté zimbabwéen. Devant l’impossibilité d’avancer, il remet le ballon derrière pour le disponible Marcel Tisserand légèrement décalé côté gauche de la défense. Ce dernier, pressé par Musona, s'appuie sur son gardien Ley Matampi qui, par la suite va relancer d'un long ballon pour trouver Issama Mpeko positionné sur l'action en milieu latéral droit. D'un extérieur pied droit, le latéral lance en profondeur Cédric Bakambu. Dans son registre préféré, il va, à son tour, également utiliser l'extérieur pied droit pour inscrire son premier but en phase finale de la CAN. C'était parti tellement vite et en 15 secondes, le bloc défensif des Warriors composé de deux lignes de quatre joueurs a été perturbé.
Sur l’action du pénalty provoqué par Bakambu, il est au départ d’une action menée en 7 secondes sur une phase de jeu digne d’une école de football après avoir couru près de « 30 mètres ». Plus libéré comme il affectionne, Bakambu quitte sa zone de réconfort pour se retrouver sur la ligne médiane en appuie d’un ballon d’Isama Mpeko. Réception puis remise à Wilfred Moke qui en une touche de balle trouve Youssouf Mulumbu, qui va s’appuyer sur Assombalonga. Dos au but, Assombalonga va réussir à attirer la charnière centrale Zimbabwéenne pour ainsi libérer le couloir à Bakambu qui, d’une course effrénée depuis la moitié du terrain se projette sur le ballon de son partenaire lancé en profondeur avant d’être fauché dans la surface de réparation. Le tout sous le regard impuissant des logiques suppléants des axiaux dans une telle phase, les milieux défensifs du Zimbabwe, puisque déjà totalement effacés sur le jeu en triangle Bakambu-Moke-Mulumbu dans la construction de l’action au niveau de l’antre-jeu.
Très bon dans cette CAN, le défenseur axial Marcel Tisserand s’est permis le luxe de commanditer une attaque en cent à l’heure qui a abouti au but d’Assombalonga. Après une récupération en position de milieu récupérateur, le central a démontré son talent balle au pied en remontant et perçant le milieu Zimbabwéen aux abois avant de trouver Meschak Elia côté gauche. Grâce à son appel au dos de la défense, Tisserand permet au jeune ailier de fixer à l’intérieur pour déclencher un tir repoussé par le malheureux portier des Warriors sur les pieds d’Assombalonga. « 10 secondes » ont suffi pour conclure cette action.
Le but de la qualification à la CAN était marqué sur une phase de jeu de « 10 secondes »
Pour arriver à cette CAN, les Léopards avaient difficilement battu (1-0) le Libéria à Kinshasa. Ce but, l’unique de la soirée du 24 mars, était également inscrit sur un chef-d’œuvre avec l’implication de 4 hommes sur une vitesse éclaire de « 10 secondes ». La relance rapide de Matampi sur Bolasie; la disponibilité et la déviation du ballon de Matampi par Bolasie pour Mputu; le soutien, le contrôle et la précision de passe de Mputu pour Cédric Bakambu; l'appel entre les deux centraux Libériens, la conduite, la finition avec une frappe enroulée de Cédric Bakambu, tel est la description de la somptueuse action qui avait libéré tout un peuple.
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Au vu de tout ceci, l’on se laisse croire que la RDC a une autre qualité de jeu à développer. Quitte au staff technique de sérieusement travailler sur cette phase de jeu fatale pour les adversaires.
Fonseca Mansianga