Véritable démonstration de force des Léopards devant les Warriors du Zimbabwe qu’ils ont battus quatre buts à zéro (4-0). Des fauves congolais sublimes ce 30 juin, jour de l’indépendance de la RDC au stade du 30 juin du Caire situé sur l’avenue baptisée au nom de Patrice Émery Lumumba, héros national congolais. Une équipe sans âme contre l’Ouganda, un peu volontaire contre l’Egypte, s’est réveillée pour marquer 4 buts alors qu’elle était muette lors de deux premières sorties. En analysant tous les choix des hommes faits et des schémas tactiques utilisés par Florent Ibenge, l’on sait rend compte que le sélectionneur était lui-même le problème et la solution de son équipe.
Les Léopards calés par les Cranes
Le 4-3-3 avec deux milieux défensifs et deux ailiers percutants tant adulés par le sélectionneur avait pleinement montré ses limites contre l’Ouganda et surtout que la paire de devant la défense était confiée à Mbemba et Bope, deux hommes à faible temps de jeu en club et les deux ailiers Bolasie et Meschak Elia sur qui, on comptait pour leur vitesse étaient passés à côté de la partie face aux vaillants ougandais. Déjà que l’équipe ne tenait pas le ballon, faute d’un antre-jeu inexistant, Mpoku qui pourtant devrait être derrière Bakambu pour trouver ce dernier en profondeur avec sa pointe de vitesse était obligé à chaque fois de descendre bas pour chercher ce précieux ballon. Conséquence, le numéro 10 congolais passa à côté de la plaque tout comme Bakambu qui avait couru des kilomètres sans ballon. Débordé, Ibenge finira ce match avec 3 avant-centres avec une seule consigne, celle de balancer le ballon dans les aires du stade international du caire.
Puis vint l’Egypte, les Léopards tombent arme à la main
Face à l’Egypte, Florent Ibenge essaie de reproduire le même dispositif tactique tout en changeant 5 éléments, l’avant-centre Bolingi placé en ailier, le milieu relayeur Maghoma autant, la clé du jeu à Trésor Mputu, Mbemba recalé au profit de Moke tandis que Masuaku cède sa place à Ngonda. Plutôt bon par rapport au match précédent, les léopards s’étaient créés quelques opportunités face à une équipe des Pharaons réaliste. Avec plus d’intensité et de combativité, l’envie était bien visible au sein du 11 national. A chaque fois que l’ailier circonstanciel, Bolingi fixait devant la charnière égyptienne, il était un poison, par deux fois, l’attaquant congolais a touché la barre transversale. Une fois replacé au cœur du jeu, Jacques Maghoma avait produit une copie parfaite. Comme face à l’Ouganda, les prestations de Christian Luyindama en défense centrale étaient décriantes. Le manque de connexion entre Bakambu et ses pourvoyeurs s’est ressenti de nouveau dans cette affiche.
Réaction musclée face au Zimbabwe
Des leçons tirées par Ibenge, qui va abandonner son 4-3-3 pour opter le 4-4-2 losange avec le placement des hommes aux endroits idéaux contre le Zimbabwe. D’abord pour une seconde fois, après l’amical contre le Kenya en 2017, il va recomposer la charnière tant souhaitée, celle de Marcel Tisserand et Chancel Mbemba. Un choix judicieux puisque l’équipe qui prenait 2 buts par match va stopper l’hémorragie. La hargne du revenant le capitaine Mulumbu et la combativité de Wilfred Moke, aidés par la fraîcheur de Chadrack Akolo et la lecture de jeu de Maghoma placés en milieux excentrés ont mis en mal le milieu du terrain Zimbabwe pourtant en jambe lors des précédentes sorties. A l’aise à deux devant, l’orphelin Cédric Bakambu s’est complètement retrouvé aux côtés de Jonathan Bolingi. Tous deux buteurs en première mi-temps avant que le second se blesse et soit remplacé juste avant la pause. Plus libre, Bakambu s’est illustré sur la quasi-totalité des coups offensives jusqu’à provoquer un penalty après une combinaison avec son nouveau partenaire de la pointe de l’attaque, Britt Assombalonga. Penalty converti en contre-pied parfait pour un doublé avant qu’Assombalonga ne corse l’addition sur un ballon renvoyé par le gardien adverse à la suite d’une frappe de l’entrant Meschak Elia.
Il a fallu deux matchs à Florent Ibenge pour trouver la formule magique dans cette CAN. Ceci démontre à suffisance que la RDC n’est pas en panne de joueurs, la RDC a l’effectif pour faire une bonne CAN, la RDC avait un problème, celui de l’utilisation des éléments par le patron de la sélection. Quid de deux semaines passées à Marbella ? Une victoire tardive ? Du moins la RDC conserve une fine chance de se qualifier en 8ème de finale comme l’une des 4 meilleurs troisièmes de l’ensemble de 6 groupes. Dans le groupe A, l'Égypte fait le carton plein (9 points) et passe au tour suivant avec l’Ouganda (4 points) Et en cas de la qualification, les Léopards seront opposés aux Bareas de Madagascar qui ont fini, contre toute attente, premiers du groupe avec 7 points en battant le Nigeria et le Burundi et en tenant en échec la Guinée.
Fonseca Mansianga