L'opposant Martin Fayulu, accusé "d'incitation à la haine ethnique", "massacre des balubas", "pillages", "atteinte aux droits garantis" et "crime de génocide et crimes contre l’humanité", sera auditionné, lundi 6 mai prochain, par le commissaire général adjoint en charge de la police judiciaire, qui lui a transmis une "invitation" depuis le 30 avril.
"J'ai l'honneur de vous demander de bien vouloir vous présenter à mon cabinet de travail, au bâtiment du casier judiciaire (....), ce lundi 06 mai 2019 à 10 heures 00" précises pour des renseignements utiles à me communiquer", écrit le général Jean Baelongandi, chef de la police judiciaire.
Cette invitation (ou convocation) est adressée à l'opposant après qu'un certain Jean-Claude Ngoy Lufuluabo, a déposé une plainte au parquet général près la Cour de cassation. Le parquet général a chargé la coordination de la police judiciaire d'ouvrir une enquête à la suite de la plainte déposée contre Fayulu, perdant de l'élection présidentielle du 30 décembre 2018.
En février dernier, un groupe de personnes se revendiquant comme partisans de Fayulu avaient été filmées au cours d'un meeting à la place Sainte-Thérèse de Ndjili, scandant des chants hostiles aux baluba, ressortissants des provinces de la région du Kasaï d'où est originaire le président Félix Tshisekedi.
Des situations similaires avaient été rapportées dans le Kwilu, province d'origine de Martin Fayulu, qui a récemment qualifié le président Tshisekedi de "pantin" ou encore "placebo".
En début de semaine, Typhon Kin-Kiey Mulumba, allié de Félix Tshisekedi, a mis en garde Martin Fayulu, lui rappelant qu'il "existe des lois et des magistrats au Congo". Kin-Kiey réagissait aux critiques acerbes et menaces de l'opposant à l'encontre du président de la République.
De retour à Kinshasa, dimanche dernier, après une tournée euro-américaine, Fayulu, autoproclamé "président légitime de la RDC", a appelé à la démission du président Tshisekedi dont il conteste toujours la victoire à la présidentielle.
Christine Tshibuyi