Ituri : les miliciens FRPI accusés du vol de cheptel à Irumu

Le cheptel au sud du territoir d'Irumu en Ituri.

Les miliciens des Forces de résistance patriotique de l'Ituri (FRPI) ont fait incursion, mardi dernier, dans le village Ndoya de la chefferie de Mobala, au sud du territoire d'Irumu, emportant près de 200 têtes de vaches dans une ferme privée, située au mont Mbeyi, témoigne les fermiers rencontrés mercredi par ACTUALITE.CD.

“Ces inciviques étaient nombreux, munis des armes blanches et à feu. Ils ont accédé à la ferme et emporté au moins 200 vaches de 3 personnes différentes. Ils ont pris la direction de la forêt. Quelques jeunes accompagnés par des militaires les ont poursuivis sans succès. Mercredi matin, les éleveurs et quelques militaires ont suivi encore leurs traces, ils ont pu récupérer 63 vaches dans la forêt. Mais d’autres vaches sont emmenées vers Kyei. Nous demandons au gouvernement congolais de nous protéger et nos biens. L’armée a éradiqué la rébellion du M23, pourquoi pas celle de FRPI ?", explique un éleveur.

Depuis février dernier, les éleveurs évaluent à au moins 500 vaches emportées par les miliciens actifs depuis plus de dix ans, en territoire d’Irumu.

Le chef de la chefferie de Mobala, Jean Pierre Malabo invite les autorités à s’impliquer pour protéger les biens de la population dans cette partie du pays infestée par les activités des miliciens FRPI.

“Tout ça c'est l'économie de notre entité, notre territoire, notre province, notre pays qui est en train d'être saccagée. Le gouvernement va le regretter plus tard. Toutefois, j'encourage la population locale à dénoncer des tels cas à tout moment, voire des personnes suspectes", a-t-il dit.

Le député provincial Kakoraki Baguma, élu du territoire d’Irumu, s’est rendu sur le lieu où le cheptel a été pillé et invite l’Etat à prendre sa responsabilité dans la protection de la population et de ses biens.

"Nous condamnons cet acte. C'est pourquoi, nous plaidons auprès du gouvernement et la communauté internationale représentée par la Monusco de pouvoir éradiquer le phénomène FRPI et de demander au STAREC (Ndlr : programme national de stabilisation et de reconstruction des zones sortant des conflits) les résultats du processus de cantonnement de cette milice, soit il y a cantonnement soit on déclare que l'opération a échoué et on passe à la vitesse de croisière. Trop c'est trop”, a déclaré le député.

Depuis quelques mois, le processus amorcé par les autorités à travers le STAREC pour le cantonnement des miliciens de FRPI piétine. Plusieurs dizaines de miliciens étaient cependant rassemblés dans les sites aménagés notamment à Kamatsi et Gety, affirmait le porte-parole de l’armée en Ituri, dans le but de démobilisation.

Franck Asante