Taiseux depuis la détérioration de la situation sécuritaire et humanitaire à la suite de la prise de la ville de Goma chef-lieu de la province du Nord-Kivu par la rébellion du M23 soutenue par l'armée rwandaise, le parti présidentiel UDPS/Tshisekedi a pris position ce mardi 11 février face à l'évolution de la situation sur terrain.
Alors que le récent sommet conjoint SADC-EAC a recommandé le dialogue direct avec les parties étatiques et non étatiques y compris le M23/AFC, le parti présidentiel insiste sur la primauté des processus de Luanda et de Nairobi pour la résolution de la crise sécuritaire actuelle en République Démocratique du Congo.
« L'UDPS/TSHISEKEDI rappelle, qu'en tant que groupe armé, le M23/AFC peut avoir sa place dans le processus de Nairobi à l'instar d'autres groupes armés se reconnaissant congolais. De ce fait, il ne peut y avoir des discussions directes entre le Gouvernement de la République et ce groupe terroriste à la solde du Rwanda qui sème la désolation dans la province Nord-Kivu », dit le parti dans un communiqué ce mardi.
Cette formation politique rejette de ce fait, toute idée de dialoguer directement avec le M23.
« Tout en privilégiant la cohésion nationale interne conformément à l'appel du Chef de l'Etat, l'UDPS/TSHISEKEDI rejette en bloc toute démarche tendant à organiser des négociations politiques en dehors des processus de Luanda et de Nairobi. Elle dénonce l'initiative narquoise des certains acteurs religieux dont les diverses prises des positions n'ont jamais caché leur antipathie à l'endroit des Institutions de la République ».
Pour la formation politique chère à Félix Tshisekedi, associer la rébellion du M23 « affiliée » au Rwanda comme le souhaite la démarche de la CENCO et de l'ECC viole la ligne tracée par la communauté internationale mais aussi cracher sur la mémoire des victimes.
« En tentant d'amener séditieusement à la table de négociation le M23/AFC dont tout le monde connaît la filiation au Rwanda, principal agresseur et cause de la souffrance de millions de nos compatriotes, les leaders religieux auteurs de cette démarche n'ont pas seulement violé la ligne tracée par la communauté internationale à travers deux processus susmentionnés mais surtout, ils n'ont fait que cracher sur la mémoire de tous ces congolais victimes de la barbarie de ce mouvement pro-rwandais qualifié de terroriste par les Nations Unies », ajoute le déclaration du parti présidentiel.
La démarche du parti présidentiel cadre avec la position du gouvernement prise dans un communiqué rendu public au lendemain du sommet conjoint SADC-EAC tenu à Dar-es-Salaam en Tanzanie. Le gouvernement de la République Démocratique du Congo a salué, dimanche, les décisions du sommet conjoint des chefs d’État de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et de la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC), tout en insistant sur la reprise immédiate des processus de Luanda et de Nairobi pour résoudre la crise sécuritaire dans l’Est du pays.
Kinshasa a réaffirmé que ces deux processus restent au cœur des efforts diplomatiques pour rétablir la paix. Le processus de Luanda vise la mise en œuvre du plan harmonisé (CONOPS), incluant la neutralisation des FDLR, la levée des mesures défensives du Rwanda et le désengagement de ses forces du territoire congolais. En parallèle, le processus de Nairobi prévoit la tenue de consultations avec les acteurs non étatiques impliqués dans le conflit.
Pendant ce temps, l'église catholique et l'église protestante poursuivent avec des consultations avec les différentes forces politiques et sociales. L'objectif selon les dirigeants de ces deux églises est d'obtenir l'adhésion de la classe socio-politique congolaise et la même démarche est faite au niveau de la région avec des correspondances adressées aux dirigeants de la SADC et de l'EAC.
Clément MUAMBA