En République Démocratique du Congo, la scène politique semble fort dominée par les hommes. Pour certains observateurs, cela est probablement dû au fait que les femmes sont peu actives dans le domaine politique. Que doivent faire les femmes pour que leurs voix soient plus audibles sur le plan politique ? Quels comportements adopter face à la corruption ? Neema Bikaylwira, Bunsana Marie-Josée et Claudine Masangu, respectivement présidentes de parti politique et secrétaire générale, expriment leurs points de vue à Actualité.cd
Pour Neema Bikaylwira, présidente du parti Alliance pour le Renouveau du Congo (ARC), la faible participation de la femme se justifie par des lois sur la parité, votées par l'homme mais non respectées jusque-là. « Nous avons encore un problème en RDC, c’est que l’homme a une certaine avance dans la vie politique. C’est lui qui a voté les lois sur la parité mais celles-ci ne sont pas respectées. C’est un combat pour lequel nous continuons de lutter », dit-elle.
Marie Josée Bunsana invite la femme à poser des actes. «Pour faire entendre sa voix sur la place politique congolaise, la femme doit s’impliquer dans les actions politiques de son parti et s’y investir », explique la présidente du Cartel des Femmes politiques
Claudine Masangu Mwadi, secrétaire générale de l’Union des Congolais pour le Progrès (UCP), évoque l’absence de liberté dans le travail de la femme politique. « On doit d’abord donner à la femme l’effectivité du pouvoir. Laisser à la femme la possibilité de gérer librement les responsabilités qui lui sont léguées. Ne pas lui mettre les bâtons dans les roues », ajoute-t-elle.
Face à la corruption dans le secteur politique du pays, quel devrait être le comportement de la femme politique?
«Premièrement, nous ne pouvons pas aller dans le même sens que les hommes. La femme doit être honnête, elle ne peut pas favoriser les antivaleurs dans le secteur politique du pays », affirme Neema Bikaylwira.
« La femme doit avoir une certaine détermination, elle doit avoir une vision, elle doit savoir à quoi dire non. Deuxièmement, étant donné que la corruption est une infraction dans la loi congolaise, la femme doit également savoir dénoncer les faits de corruption tout comme l’homme », soutient Claudine Masangu.
« La femme est porteuse et gardienne des valeurs. Mais, ce qui lui manque c’est le courage de dénoncer les antivaleurs qui se commettent dans son entourage. C’est pourquoi, il faut sensibiliser la femme sur ses droits ainsi que les valeurs qu’elle doit promouvoir », dit Marie Josée Bunsana.
Selon les résultats des sénatoriales, publiés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) vendredi 15 mars, sur les 100 sénateurs élus, 19 sont des femmes sur un total de 24 provinces sur les 26 de la RDC.
Prisca Lokale