Le leader du Mouvement de Libération du Congo (MLC) et ancien vice-président de la République, Jean-Pierre Bemba, réclame de la Cour Pénale Internationale (CPI) plus de 76 millions de dollars (68 M d’euros) de dédommagement.
Acquitté par la Cour pénale internationale (CPI) de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité après 10 ans passées en détention à La Haye, Bemba tente de faire "réparer une partie des dommages causés à l’homme et à sa famille par son arrestation et sa détention", a expliqué son avocat, Peter Haynes, dans un document envoyé au greffe de la Cour.
Dans ce document, l'avocat présente son client comme un "homme innocent qui a perdu dix ans de sa vie".
Jean-Pierre Bemba avait été condamné en première instance en 2016 à 18 ans de prison, la peine la plus lourde jamais imposée par la CPI, pour les meurtres, viols et pillages commis en Centrafrique par sa milice, entre octobre 2002 et mars 2003.
La chambre d’appel avait estimé que Bemba, qui n’était pas lui-même présent en Centrafrique lors des faits, n’aurait pas pu contrôler à distance les agissements de ses miliciens du MLC, à l'époque un mouvement politico-militaire.
L'avocat considère que la chambre d'appel qui a acquitté Bemba "ne peut pas revenir en arrière et lui rendre ces années". Il considère que le "seul remède qu’elle puisse fournir est une réparation financière".
Dans les faits, la défense demande à la CPI d’ordonner le versement d’au moins 12 millions d’euros pour la durée de sa détention, 10 millions d’euros au titre de dommages et intérêts aggravés, 4,2 millions d’euros pour ses frais de justice et un montant d’au moins 42,4 millions d’euros pour les dommages causés à ses biens.
Christine Tshibuyi