Plusieurs journalistes de Kinshasa vont manifester ce vendredi à Kinshasa devant la Primature pour exiger la libération de Peter Tiani, directeur du magazine d’informations « Le vrai Journal ». Il a été transféré à la prison centrale de Makala, depuis le 10 octobre. Le journaliste était d'abord détenu au parquet général de Kinshasa/Gombe pour « diffamation, calomnie et imputations dommageables » à l’encontre de la famille du Premier ministre Bruno Tshibala.
Déjà le 9 novembre, les journalistes avaient déjà manifesté pour le même motif. Une marche était partie du bâtiment de la Regideso jusqu'au siège du Parquet général de la République. Sur place, une délégation avait été constituée pour rencontrer les responsables du Parquet.
Selon le récit de l’ONG Journaliste en Danger (JED), il a été arrêté par un groupe de quatre agents de service de sécurité dans les locaux de sa rédaction et conduit successivement dans les installations du commissariat de la police du district de la Funa où il a été gardé pendant quelques heures avant d’être transféré, sans aucune audition, vers 21 heures, au parquet général de Kinshasa/Gombe d’où il a été transféré à la prison de Makala.
D'après les proches de Tiani, c’est un fils du Premier ministre Bruno Tshibala qui a porté plainte contre le journaliste suite à un article du site Scoop-RDC qu’il avait relayé. Ledit article évoquait la disparition dans la résidence du Premier ministre d'une somme importante d'argent.
Vendredi, plusieurs dizaines de journalistes avaient manifesté pour exiger la libération de Peter Tiani. La marche était partie du bâtiment de la Régideso, au croisement de l'avenue des Huileries et du boulevard du 30 Juin, jusqu'au siège du Parquet général de la République.
« Le mandat d’arrêt a été exécuté au-delà des heures de fonctionnement de l’administration judiciaire. La procédure en matière d’arrestation n’a pas été respectée. Peter Tiani a été arrêté hier (ndlr : mercredi 7 novembre vers 18 heures) et le jeudi 8 novembre 2018, aux heures du soir. Le journaliste a été auditionné mais le magistrat ne m’a pas permis de prendre connaissance de la plainte dirigée contre mon client. Apparemment le magistrat a mis le journaliste sous mandat d’arrêt provisoire après un interrogatoire musclé. Ce qui n’est pas normal. Il s’agit donc d’une stratégie pour priver le journaliste de sa liberté », a dénoncé l’avocat du journaliste, Maître Hervé Diakiese, interrogé par JED.