Juste après sa réélection pour son 5ème mandat à la tête de la Fédération des Entreprises du Congo (FEC), le jeudi 18 mai dernier, Albert Yuma avait invité, dans son discours d’investiture, le nouveau gouvernement dirigé par Bruno Tshibala à fixer le cap sur l’agro-industrie. Pour le numéro un de la FEC, son organisation avait plaidé depuis plusieurs années pour que l’agriculture soit au centre de l’action gouvernementale, mais sans succès. D’où son interpellation au nouveau locataire de la primature.
«<i>Il faudra faire de l’agriculture la priorité des priorités et non un slogan. Parce qu’il y a longtemps qu’on parle de l’agriculture comme une priorité. Il faut qu’on arrête de faire de cette disposition un slogan. L’agriculture est à l’origine de tous les mécanismes de développement en ce qu’elle permette à l’économie d’un pays de passer par tous les stades susceptibles de son développement en générant notamment la création des ressources et de l’épargne nécessaires pour le financement de l’économie, en général, et de l’industrie, en particulier </i>», avait-il martelé.
Pour y arriver, Albert Yuma avait proposé la tenue dans un bref délai des états généraux de l’agriculture
«<i>Il nous faut donc une stratégie et un État en capacité de faire appliquer ses décisions. Comme je l’ai déjà proposé, il faudrait que nous puissions nous engager dans des états généraux de l’agriculture, en vue de définir une politique pluriannuelle agricole globale pour le pays, dont l’État serait le garant</i> ».
Pour sa part, Antonio de Souza, homme d’affaires congolais (armateur et propriétaire de deux grandes concessions des palmeraies dans la province du Kwilu), avait sollicité l’implication du Premier ministre pour créer les conditions favorables à l’investissement au niveau des communautés de base. Pour lui, il est important de se focaliser avant tout sur le développement des villages au lieu de parler à tout moment des importations. Il a soutenu que l’agriculture reste le secteur primaire et prioritaire pour le développement des villages.
Au mois de mai dernier, Jean Bamanisa Saïdi et le professeur Daniel Mukoko Samba avaient affirmé que près de 50 % d'importations de la RDC concernent des aliments de base, comme le riz, le maïs, la farine de froment et autres. Des produits qu’on peut cultiver au niveau local. En produisant dans le pays, cela pourrait, selon eux, diminuer la pression sur le dollar américain et stabiliser ainsi le taux de change.
<b>Willy Akonda Lomanga/ Desk Eco</b>