Les 740.000 $ générés par la publication de l’examen d’État pour le compte du gouvernement congolais à partir des services de messagerie SMS ont été directement gérés par l’entreprise de télécommunication Vodacom, pendant cinq ans. Information livrée à ACTUALITE.CD par des sources concordantes proches de l’inspection générale de l’EPSP (Enseignement primaire, secondaire et professionnel) et de Vodacom qui ont requis l’anonymat.
Dans une interview accordée à ACTUALITE.CD, le ministre de l’EPSP, Gaston Musemena, avait confirmé que le contrat signé entre cette société et son prédécesseur faisait mention d’un partage équitable des revenus soit 50 % pour chaque partie. En d’autres termes, le gouvernement avait pour son compte 740.000 $ et le même montant pour Vodacom, selon le ministre.
Gaston Musemena avait également affirmé que cet argent était reversé sur les comptes de l’inspection générale de l’EPSP.
« <i>Le montant perçu est versé pour le compte de l’inspection général de l’EPSP pour la réhabilitation de ses infrastructures. Cet argent sert également à moderniser les imprimeries et le centre de la correction des copies de l'Examen. Si vous allez à l’inspection vous allez remarquer qu’on est en train de construire un bâtiment à deux étages et le financement provient principalement de là. Mais Vodacom ne donnait pas suffisamment de l’argent</i> », déclare le ministre.
L’enquête menée par ACTUALITE.CD auprès de différents services concernés révèle que cet argent n’est pas géré par l’inspection générale de l’EPSP. L’inspecteur général, lui, n’a pas souhaité s’exprimer sur ce dossier. Ce dernier a toutefois permis à l’équipe de visiter les différentes réalisations de Vodacom dans le site du "service des évaluations pédagogiques". A cet endroit, Vodacom a financé, dans un premier temps, la réhabilitation et la modification d’un bâtiment en étage de 14 bureaux équipés, appelé « Novemus ».
Toujours grâce à ce financement, un autre bâtiment de deux niveaux est en construction dont le rez-de-chaussée est déjà opérationnel. Et la dalle pour le premier niveau sera coulée dans quelques jours. Selon les services de l’inspection générale de l’EPSP, Vodacom a aussi acheté trois minibus en 2008, 2010 et 2014. Deux de ces bus datent d’avant la signature de ce contrat.
Il est à noter que le ministère de l’EPSP et Vodacom se sont partagés chacun 50% de recettes perçues pour chaque SMS dans la publication des résultats de l’examen d’État. Pourtant, un SMS revient à moins de 5 unités. Et Vodacom a perçu dans cette transaction 25 unités par SMS soit plus de 400 % de bénéfices.
<b>Willy Akonda Lomanga / Desk Eco </b>