Gouvernement : “Avec un seul poste, c’est clair que les choses sont faites contre l’UNC” (Mayo)

Le secrétaire interfédéral de l’UNC/Kinshasa, Jean-Baudouin Mayo, estime que la majorité au pouvoir se méfie de plus en plus de l’UNC (Union pour la Nation Congolaise). Dans une interview accordée vendredi 12 mai 2017 à ACTUALITE.CD, Jean-Baudouin Mayo justifie ses propos par l’octroi au parti de Kamerhe d’un seul poste ministériel dans le gouvernement Tshibala.

<b>Peut-on dire que c’est une déception pour l’UNC d’avoir un seul ministre dans ce gouvernement ?</b>

<em>Je n’ai pas négocié le poste de l’UNC avec le Premier ministre. C’est le président de l'UNC qui a pris contact avec le Premier ministre qui peut se prononcer là-dessus. Mais toujours est-il que l’UNC est le premier parti. Citez moi un parti qui dépasse l’UNC de tous les partis de l’opposition qui sont au gouvernement. C’est clair que les choses sont faites contre l’UNC, nous subissons des contre-coups, et de gauche et de droite. C’est clair que l’UNC n’est pas l’enfant de cœur de la majorité comme on le croit. Le président Kabila y veille personnellement. Quand il donne deux postes à un parti qui n’a qu’un député ou deux, il sait ce qu’il fait. Maintenant, on est édifié. Il faut que l’UNC se détermine finalement et de manière claire. Allons-nous continuer des négociations en négociations ou allons-nous réclamer la tenue des élections en 2017 ? Nous devons oublier ces histoires de gouvernement qui risquent de nous distraire.</em>

<b>De quel côté êtes-vous ?</b>

<em>Nous sommes de l’opposition politique. L’opposition n’est pas le monopole du Rassemblement. D’aucuns peuvent dire que nous sommes dans le gouvernement et on ne peut pas se réclamer de l’opposition. Ce n’est pas ça. La loi parle d’un gouvernement de majorité. Mais aujourd’hui, à l’issue de l’accord de la CENCO, le gouvernement qui en sort est un gouvernement d’union nationale. Nous allons radicaliser notre position en tant que parti de l'opposition.</em>

<b>Pourquoi voulez-vous radicaliser votre position ?</b>

<em>Parce que nous venons de comprendre que nous sommes gênants. Lorsque nous avons voulu organiser notre meeting ici à Kinshasa, ç'a été refusé. Nous ne sommes pas en odeur de sainteté avec ce pouvoir. Nous devons le démontrer. Fini les demies mesures.</em>

<b>Est-ce que l’UNC s’est laissée prendre par la MP en participant aux deux dialogues ?</b>

<em>Ça serait le cas pour tout le monde finalement. Au premier dialogue, nous étions la seule force significative. Au deuxième round du dialogue, tout le monde était là. Alors il faut dire que tout le monde s’est fait prendre.</em>

<strong>Interview réalisée par Stanys Bujakera</strong>