Mende: « Kabila ne peut entériner la nomination d’un 1er ministre faite par une autorité informelle »

Le ministre de l'information et de la Communication, Lambert Mende Omalanga, s'est montré particulière tranchant ce lundi 30 janvier 2017 quant à la question qui divise les parties prenantes en discussions autour de l'arrangement particulier, notamment au sujet du mode de désignation du premier ministre.

Dans une interview accordée à ACTUALITE.CD, le délégué de la MP a soutenu qu'au regard de l'article 78 de la constitution, c'est au président de la république que revient le pourvoir de nommer un premier ministre et non pas de prendre acte de la nomination par une tierce personne. Pour Lambert Mende, cette position n'est pas négociable.

<strong>Que pensez-vous des déclarations du Rassemblement qui accuse la MP de bloquer la mise en œuvre de l’accord ?</strong>

Il n’y a pas d’embuche. Le Rassemblement peut multiplier ses accusations infondées mais nous voulons respecter les termes de l’accord qui nous renvoient à l’article 78 sur la nomination d’un Premier ministre. Cet article dit que le Président doit nommer un Premier ministre au sein de la Majorité parlementaire. Si le Rassemblement fait partie de la Majorité parlementaire recomposée par la volonté des participants aux négociations, cela n’aura aucun impact sur cette disposition constitutionnelle qui fait du président de la République l’autorité de nomination. Il n’est pas quelqu’un qui entérine la nomination d’un Premier ministre par une autre autorité informelle. Ça c’est de la tricherie. Ce n’est pas constitutionnel.

<strong>Pourquoi le Président avait refusé de recevoir les évêques le samedi dernier?</strong>

Il se passe des choses très graves à l’Est. Nous y avons perdus deux hélicoptères dont nous recherchons jusqu’à présent d’éventuels survivants. Il y a aussi une relance de la guerre par les M23. Donc toutes ces préoccupations de sécurité occupent le président de la République qui est le commandant en chef des forces armées.

<strong>Qu’est-ce qui explique le refus de la MP quant à l’accompagnement des évêques dans la période préélectorale ?</strong>

On n’a pas refusé l’accompagnement de la CENCO. Nous sommes d’accord qu’elle exerce sa mission de bons offices lorsque le besoin se fait sentir mais uniquement à la demande du chef de l’Etat sur pied de l’article 69 de la Constitution. C’est le président qui a le pouvoir de l’arbitrage. C’est donc à ce titre qu’il a appelé la CENCO pour mener ses bons offices. Il a exceptionnellement fait recours à une confessions religieuse pour  qu’elle l’accompagne dans son travail de mis en œuvre de la coordination entre des institutions qui avaient des difficultés à s’entendre. Donc il n’y a que le président qui a le pouvoir soit de reconduire cette mission de bons offices soit la transformer en une mission de médiation. Ces « bons offices » de la CENCO en tant que mission peuvent s’arrêter. Les évêques feront ensuite un rapport au président et le président va décider s’il a toujours besoin d’eux pour continuer le travail qu’il leur a donné.

<strong>Pourquoi la MP s’oppose à l’exigence d’autres composantes qui veulent avoir les ministères de souveraineté pour la garantie de la mise en œuvre de l’accord ?</strong>

Nous ne sommes pas opposés à cela. Nous nous sommes déjà mis d’accord là-dessus, vous êtes en retard. Nous avons dit que les ministères de souveraineté sont dans la compétence du président de la République de concert avec son Premier ministre. Le Premier ministre n’est pas encore connu, de quoi veut-on parler? Il faut attendre qu’il y ait un Premier ministre et celui qui parlera de cette question avec le président de la République. C’est comme ça que ça se passe partout dans le monde.

<strong>A ce stade qu’est-ce qui est négociable et qu’est-ce qui ne l’est pas pour la MP ?</strong>

La Constitution n’est pas négociable. L’article 78 qui reconnait au président le pouvoir de nommer un Premier ministre et pas d’entériner un Premier ministre nommé par un autre. Cet aspect de  la Constitution ne sera pas négociable.

Quelles sont les nouvelles en possession du gouvernement congolais quant au crash de deux hélicoptères des FARDC à l’Est ?

Interview réalisée par Stanys Bujakera T.

<iframe src="https://w.soundcloud.com/player/?url=https%3A//api.soundcloud.com/track…; width="100%" height="450" frameborder="no" scrolling="no"></iframe>