Ituri : Nangaa invite la population à dénoncer le monnayage de la carte d'électeur

Le président de la centrale électorale en mission dans la province de l’Ituri a invité les populations de cette province à dénoncer tout cas de monnayage de la carte d’électeur durant l’opération d’enrôlement encours depuis 29 décembre 2016.

Cet appel de Corneille Nangaa est intervenu au cours d'une concertation ce lundi 30 janvier dans la ville de Bunia (chef lieu) avec différentes couches sociales dont la société civile et les élus nationaux des provinces de l’Ituri et Haut Uélé qui l’ont informé de ce comportement de la part de certains agents électoraux.

A en croire les allégations de ces dernières, certains agents électoraux exigeraient de l'argent aux populations pour obtenir la carte d'électeur.

"L'enrôlement des électeurs est un service gratuit. Nous demandons à la population de dénoncer ces agents afin qu'ils soient sanctionnés. Je rappelle qu'il y a déjà des agents qui ont été révoqués pour harcèlement sexuel et monnayage des cartes d'électeurs", a-t-il dit.

Plusieurs sources contactées par ACTUALITE.CD dans cette province ont confié que certains agents exigent jusqu'à dix dollars américains aux personnes qui viennent se faire enrôler dans quelques centres.

Le président de la CENI a toute fois tenu en compte la problématique de l’enrôlement dans les zones occupées par des miliciens. Cette problématique a été évoquée au cours d’un conseil provincial de sécurité ce lundi à Bunia , capitale institutionnelle de l’Ituri.

"C'est la loi qui détermine les personnes éligibles à l'inscription sur la liste électorale. Dans cette loi je ne trouve pas le terme milicien. Toute personne qui n'est pas dans la catégorie des personnes non éligibles doit être enrôlée. Certains de ces gens sont nos frères. Nous invitons tout le monde à les sensibiliser car l'heure n'est pas à la guerre mais plutôt à l'apaisement", a-t-il poursuivi.

D'après la loi sur l'enrôlement des électeurs, toute catégorie de personnes ne peut pas être inscrite sur la liste électorale. Il s'agit des personnes « frappées par une incapacité mentale médicalement prouvée, les personnes privées de leurs droits civiques et politiques par la justice, les militaires et les policiers », renseigne cette loi.

La commission électorale nationale et indépendante (CENI) entend enrôler au total 2 245 821 électeurs au cours de cette opération lancée depuis 29 décembre 2016 dans la province de l’Ituri et qui prendra trois mois, selon ses prévisions.

Franck Ngonga , envoyé spécial