3 ans après le double assassinat de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, une association dénonce le « silence d'Etat »

Il y a trois ans, le 2 novembre 2013, les journalistes de RFI Ghislaine Dupont et Claude Verlon étaient assassinés à Kidal, dans le nord du Mali, pendant qu’ils couvraient la tenue des élections législatives.

Ghislaine Dupont est très connue dans le paysage médiatique et politique congolais. Ses reportages et ses révélations lui avait plusieurs fois valu la colère des autorités congolaises qui n’avait pas hésité à l’expulser du pays. La journaliste avait inspiré et formé plusieurs confrères congolais. La nouvelle de sa mort avait provoqué un choc dans la corporation journalistique congolaise. L’ONG «Médias pour la paix et le développement» a, par exemple, immortalise la journaliste Gigi, comme l’appelait ses confrères du Congo-Kinshasa. Cette structure avait baptisé une salle des conférences dénommée « Ghislaine Dupont», dans le cadre de la journée internationale de la liberté de presse.

<em>« Depuis ce funeste 2 novembre 2013, l'enquête avance très lentement. Assassins et commanditaires n'ont toujours pas été appréhendés. Les circonstances de la tragédie, elles, suscitent toujours autant d’interrogations. Et nous avons le désagréable sentiment que tout n'est pas mis en œuvre pour faire éclater la vérité dans cette affaire, »</em> dit un communiqué de l’Association des Amis de Ghislaine Dupont et Claude Verlon.

L’association pointe du doigt à l’Etat français et à la justice malienne.

<em>« Pourquoi le ministre de la Défense a-t-il mis autant de temps à accepter de déclassifier les documents demandés par le juge ? Pourquoi aucun juge ne s’est-il rendu au Mali depuis novembre 2013 ? Pourquoi la justice malienne se désintéresse-t-elle de ce dossier ? Autant de questions qui suscitent chez nous les plus grandes inquiétudes. »</em>

Le 2 novembre de chaque année est, depuis ce drame, sur décision de l'ONU, la Journée internationale de la fin de l'impunité des crimes commis contre les journalistes. A Kinshasa, l’ONG Journaliste à danger a choisi cette date pour présenter son rapport sur la situation de la liberté de la presse en RDC. ACTUALITE.CD participera à cette activité.

Les Sociétés des journalistes et Sociétés des rédacteurs de RFI, France 24, l'Agence France Presse, Radio France, Europe 1, RTL, Le Monde, Le Figaro, Libération, l’Humanité, France 2, BFM TV, Canal + - ITélé, Le Point, L'Obs, Mediapart, Télérama, Capa, Premières Lignes, La TéléLibre appellent les autorités françaises et maliennes à se mobiliser pour permettre à la justice de passer. <em>« Car il n’est pas concevable en démocratie de laisser impuni l’assassinat de deux journalistes, »</em> disent -ils.

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