Et si 2006 était à refaire, Nzanga Mobutu choisirait-il de soutenir son beau-frère Jean-Pierre Bemba ? Mobutu Nzanga se livre sur ses relations avec le président du MLC et parle d’un possible rapatriement des funérailles de son père, l’ancien président du Zaïre. Joseph Mobutu. Deuxième partie de L’entretien avec<a href="https://twitter.com/Ange_kason"> Ange Kasongo</a>
<strong>Aujourd'hui la dépouille de l’ancien président est toujours au Maroc, à Rabat</strong>,<strong> qu’en est-il des projets de rapatriement de la dépouille de votre père ?</strong>
[caption id="attachment_4375" align="alignleft" width="536"]<img class="size-full wp-image-4375" src="https://actualite.cd/wp-content/uploads/2016/09/tombe-mobutou-maroc.jpg…; alt="La tombe de Mobutu Seseko au Maroc" width="536" height="536" /> La tombe de Mobutu Seseko au Maroc[/caption]
Je me félicite ainsi que ma famille d’ailleurs, que l’Assemblée nationale en 2007 se soit prononcée à l'unanimité pour son rapatriement, avec les honneurs dus à la fonction qui était la sienne. Mais le moment n’est pas encore là pour son rapatriement. Les conditions ne sont pas encore remplies. Nous ne voulons surtout pas une récupération politique autour de ça. Ça doit être un moment de concorde et non un moment d’exploitation politique.
<strong>Quelles sont ces conditions qui ne sont pas encore réunies?</strong>
Quand vous regardez la situation actuelle du pays en général, aussi bien dans les provinces de l’Est que l’Ouest du pays, des situations assez compliquées. Je ne pense pas que ce soit le cadre approprié pour envisager ce grand moment de fraternité et de paix. Je ne souhaiterais pas m’exprimer au-delà de ça. C’est un devoir en tant que bantou d’enterrer son père, croyez bien que je le prends très au sérieux. Mais je considère tout simplement que ce n’est pas le moment. Nous échangeons souvent en famille, c’est une décision que j’ai prise il y a très longtemps, mais je crois que ça doit se faire dans la concorde certainement pas sous exploitation politique.
<strong>Vous avez été l’un des vice-premiers ministres en RDC. Vous avez donc travaillé avec Joseph Kabila. Finalement, nous n’avons jamais compris le scénario. Vous avez été viré par Kabila de votre poste ou vous avez démissionné ?</strong>
Officiellement, j’ai été révoqué de mes fonctions, quatre mois après être sorti du gouvernement. Moi, je considère que je suis parti au mois de novembre. Quatre mois après mon retour à Kinshasa, il me révoque Je ne sais même plus l’excuse qu’ils avaient avancée. <strong>Ce qui est sûr, ce qu’il y avait déjà une crise</strong>. C’était sans surprise que j’avais décidé de me retirer. J’avais déjà pris ma décision en 2009, mais j’y étais encore à cause de la pression de notre groupe parlementaire qui m’avait demandé de ne pas quitter le gouvernement. La crise couvait déjà depuis des très long mois. C’est sans surprise que j’avais décidé de me retirer. D’ailleurs, le lendemain de ma révocation, l’ancien ministre du commerce, l’actuel secrétaire général de l’<strong>Udemo</strong>, lui-même avait démissionné également. Cela traduit l'état d’esprit qui était le nôtre.
<strong>Aujourd’hui que faites-vous de votre temps à part la politique ?</strong>
Quand vous avez passé autant de temps loin de votre famille, vous essayez de prendre un peu de temps pour les vôtres. C’est très important pour l’équilibre. Sur le plan politique, ça m’a fait du bien de prendre du recul également. Quand vous êtes dans la vie politique active, vous n’avez pas toujours le recul nécessaire. Et puis cela m’a permis de voyager également et prendre des contacts. Pour moi, c’est très bien. J’ai goûté aussi à la vie des affaires. Pour moi, c’était un moment important, mais je ne peux pas me détourner de mes responsabilités politiques au pays. Nous sommes représentés dans les assemblées parlementaires. Très modestement, je donne mes avis et conseils à ceux qui veulent bien les suivre.
<strong>Une toute petite question avant de finir. Aujourd'hui Nzanga Mobutu regrette-t-il d’avoir aidé Kabila à battre Bemba en 2006 ?</strong>
Je ne suis pas un homme à regretter ou à me défaire ou à me détourner de mes responsabilités. Il y a un contexte dans lequel tout ça s’est fait. Nous avons eu, <strong>Monsieur Bemba et moi-même, l’occasion et de très nombreuses occasions de nous mettre ensemble mais nous ne l’avons pas fait.</strong> C'est ça que je peux regretter. Je ne suis pas un homme à rejeter ses responsabilités, J’ai ma part de responsabilité, parce qu’au-delà de nos partis politiques, nous avons un lien de famille, et nous n’avons pas jugé utile de nous mettre ensemble. Donc s’il y a un regret, c’est à ce niveau-là. J’assume une part de responsabilité.
<strong>Et si c’était à refaire, vous choisirez Jean Pierre Bemba ?</strong>
Moi, je ne peux pas m’imposer auprès de Monsieur Bemba. J’ai toujours répondu aux amis de l’opposition qui me posent souvent la même question, il y a une chose qu'il faut comprendre, c’est le contexte de l’époque : le pays était divisé. Si vous vous souvenez des résultats au lendemain du premier tour. L’Ouest était entre les mains de<strong> Monsieur Bemba et celles du patriarche Gizenga et l’Est avait favorisé Monsieur Kabila.</strong> Il se fait qu’à l'Équateur, un tiers des électeurs m’avaient donné leur confiance et deux tiers à Monsieur Bemba. Ça je pense que, c’est un aperçu personnel, ça aurait dû nous interpeller davantage et mettre de côtés nos petites divergences qui se sont estompées depuis lors. Nous sommes des hommes dans la vie nous faisons des choix que nous devons assumer. Moi, ce que je regrette tout simplement ces sont les conséquences sur nos familles parce que quelquefois elles sont très difficiles mais sur les plans politiques il faut s’assumer. Parce qu’en politique on ne fait pas des choix passionnels mais l’on fait des choix de raison.
<a href="https://actualite.cd/2016/09/18/dialogue-rassemblement-joseph-kabila-mo… la première partie de l'interview ici </a>
<a href="https://soundcloud.com/actualitecd/dialogue-rassemblement-joseph-kabila… pouvez suivre l'intégralité en audio ici. </a>
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Depuis Paris, Ange Kasongo