Est de la RDC : face à la détérioration de la situation sécuritaire, un nouveau round des discussions annoncé entre Kinshasa et l'AFC/M23 à Doha

Les autorités de l'AFC/M23 lors d'une réunion avec la Monusco à Goma
Les autorités de l'AFC/M23 lors d'une réunion avec la Monusco à Goma

Un nouveau round des discussions va s’ouvrir dans les prochains jours entre les délégués du gouvernement de la République démocratique du Congo et de la rébellion de l’AFC/M23 à Doha, sous la médiation de l’État du Qatar. L’annonce a été faite ce mardi 9 décembre 2025 par Bertrand Bisimwa, coordonnateur adjoint de l’AFC/M23, lors d’une conférence de presse à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu.

Selon Bertrand Bisimwa, ces discussions porteront sur les dernières évolutions de la situation sécuritaire sur le terrain, marquée par de violents combats entre la rébellion et les forces gouvernementales sur plusieurs lignes de front dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Selon lui, il faut ramener Kinshasa à la raison pour honorer ses engagements. 

"Je vous informe déjà que nous nous préparons à aller à Doha, notre délégation va partir d'ici là à Doha parce que nous sommes invités à Doha, parce qu’il faut qu'on discute de ces derniers développements, il faut qu'on mette Kinshasa devant ses responsabilités pour qu'il respecte les engagements qu'il prend à Doha pour que nous soyons rassurés également que nous sommes en train de construire finalement la paix", a indiqué Bertrand Bisimwa.

Cette nouvelle convocation des protagonistes par le Qatar intervient dans un contexte marqué par des violents combats entre le mouvement rebelle et les forces gouvernementales. Durant ces combats, l'AFC/M23 poursuit ses conquêtes et ne fait qu'agrandir son influence dans la province du Sud-Kivu avec probablement comme cible principale la ville d'Uvira encore sous contrôle du régime de Kinshasa.

Bien plutôt, les deux protagonistes avaient signé un accord cadre censé ouvrir la voie à des nouvelles discussions sur les "causes profondes" du conflit en  vue de la signature d'un accord de paix complet tant attendu pour le retour à la normale dans les provinces du Nord et Sud-Kivu. Plusieurs documents paraphés par les deux protagonistes notamment le mécanisme d'échange des prisonniers, mécanisme de vérification du cessez-le-feu et autres ne sont pas toujours mises en exécution en dépit des multiples rencontres autour du médiateur. 

Clément MUAMBA