RDC: 15 journalistes tués sous Kabila (2001 à 2018) contre 12 sous Tshisekedi (2019 à 2025), note JED

Photo d'illustration ACTUALITE.CD

Le rapport annuel 2025 de Journaliste en Danger (JED), publié ce samedi, dresse un constat sans appel : la RDC demeure l’un des pays les plus dangereux du continent pour les journalistes, malgré une nette baisse du volume global des violations sous Félix Tshisekedi par rapport à l’ère Joseph Kabila.

Sur les cas les plus graves, la tendance est toutefois inversée : entre 2001 et 2018, 15 journalistes ont été assassinés et 2 portés disparus sous le régime Kabila, contre 12 tués et 4 disparus de 2019 à novembre 2025 sous Tshisekedi – soit un rythme annuel presque doublé pour les homicides et disparitions sur une période deux fois plus courte. 

Le nombre de journalistes actuellement en prison a également augmenté, passant de 24 (cumul 2001-2018) à 28 depuis 2019.

En revanche, la majorité des autres indicateurs s’améliore sensiblement : 172 incarcérations sous Kabila contre 59 sous Tshisekedi, 519 interpellations contre 77, 248 agressions physiques ou tortures contre 103, 274 menaces et harcèlements contre 127, 286 pressions administratives, économiques ou judiciaires contre seulement 20, et 338 entraves à la libre circulation de l’information contre 100.

Pour JED, ces chiffres traduisent une réduction globale des violences « systémiques » héritées de l’ère Kabila, mais aussi une persistance inquiétante des crimes les plus graves et de l’impunité totale : aucun assassinat de journaliste n’a été élucidé ces vingt dernières années, quel que soit le pouvoir en place. 

L’ONG appelle donc à la fin immédiate de cette « liste ouverte » des journalistes tués ou disparus et à des enquêtes indépendantes, estimant que la liberté de la presse reste « en sursis » tant que les commanditaires et exécutants continuent de jouir d’une impunité absolue.