Beni : une journée sans véhicules à Kyavinyonge ce mercredi pour protester contre le mauvais état de la route

Kyavinyonge sur la carte
Kyavinyonge sur la carte

La circulation a été totalement paralysée ce mercredi 12 novembre dans l’agglomération de Kyavinyonge, dans le territoire de Beni (Nord-Kivu), à l’occasion d’une journée sans véhicule initiée par la société civile locale. Cette action visait à protester contre l’état de dégradation avancée des routes reliant Kyavinyonge à Butembo, Kambo et Kirindera.

L’appel à la grève de la société civile des villages de Kyavinyonge, Museya et Karuruma prévoyait deux journées sans circulation, les 12 et 13 novembre, pour exiger des travaux d’entretien sur ces axes devenus presque impraticables. Les associations de chauffeurs et de taxis-motos de la région soutiennent cette initiative, dénonçant la détérioration continue des routes et l’absence de mesures de réhabilitation malgré les alertes répétées adressées aux autorités.

La situation routière dans cette partie du territoire de Beni s’inscrit dans un contexte plus large de dégradation des infrastructures. Plusieurs localités de la région sont confrontées à l’état critique des routes de desserte agricole, endommagées par les fortes pluies enregistrées au cours des deux derniers mois. Même la Route nationale numéro 4 (RN4) est concernée, notamment sur le tronçon reliant Kabasha à Kalunguta.

Dans le territoire voisin de Lubero, la dégradation des routes entraîne également une flambée des prix du transport. Entre Manguredjipa et Butembo, le coût d’une course à moto qui coûtait 23 000 FC est passée désormais à 100 000 FC. Cette hausse est attribuée non seulement au mauvais état des routes, mais aussi à l’insécurité persistante dans la région. De nombreux habitants cherchent à quitter les zones menacées par les attaques récurrentes des rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF).

Les motocyclistes opérant sur l’axe Manguredjipa-Butembo évoquent, en plus du mauvais état de la route, la présence de multiples barrières et la baisse du nombre de passagers en provenance de Butembo. Ces difficultés conjuguées compliquent davantage la mobilité dans cette partie du Nord-Kivu.

Josué Mutanava, à Goma