Le Président Français Emmanuel Macron a annoncé la réouverture prochaine de l’aéroport international de Goma dans la province du Nord-Kivu pour des vols humanitaires. Il s'agit là d'un des engagements majeurs issus de la conférence de soutien à la paix et à la prospérité dans la région des Grands Lacs co organisée avec le Togo, médiateur de l'Union Africaine.
D'après le Président français Emmanuel Macron, cette réouverture concernerait avant toute chose des vols et corridors humanitaires, soit près d’un an après les violents combats ayant opposé les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) à la rébellion de l’AFC/M23 soutenue par le Rwanda.
Abordant la question lors de la réunion du Conseil des ministres ce vendredi 31 octobre 2025 à la Cité de l'Union Africaine, la première ministre Judith Suminwa a insisté sur la nécessité d'impliquer les institutions nationales et a chargé le VPM, ministre des transports, voies de communication et Désenclavement Jean-Pierre Bemba à suivre de près ce dossier pour faire respecter le caractère humanitaire de la reprise prochaine des vols humanitaires.
"La réouverture de l'aéroport de Goma présentée comme une priorité humanitaire stratégique devrait s'effectuer dans un cadre sécurisé et coordonné sous autorités des institutions nationales afin d'assurer la continuité de la chaîne humanitaire et la protection des civils. En même temps, le VPM, ministre des transports, voies de communication et Désenclavement a été chargé de suivre de près la question de l'ouverture de l'aéroport de Goma strictement pour des besoins des vols humanitaires", rapporte le compte rendu de la réunion tenue sous sa direction.
Ainsi, poursuit le compte rendu de la réunion:"elle a demandé à la ministre d'État, ministre des affaires étrangères,cooperation internationale, francophonie et Diaspora ainsi qu'à la Ministre d'État, ministre des affaires sociales, actions humanitaires chacune en ce qui la concerne à maintenir une coordination étroite et soutenue avec les acteurs humanitaires afin de préserver les voies d'accès et d'assurer la continuité de l'aide essentiel y compris dans les zones ou la présence de l'État demeure limitée"a recommandé la cheffe de l'exécutif central Judith Suminwa
En réaction, la rébellion de l’AFC/M23, par la voix de son coordonnateur politique Corneille Nangaa, s’est dite “étonnée” par cette annonce, la jugeant “inopportune” et “déconnectée de la réalité du terrain”. L’ancien président de la CENI a dénoncé une décision prise “sans aucune consultation préalable” avec son mouvement politico-militaire. Le coordonnateur de l’AFC/M23 a également critiqué ce qu’il appelle “les pratiques des lobbys humanitaires” qui, selon lui, “se nourrissent de la détresse des populations prétendument déplacées”.
Organisée par la France en coordination avec le Togo, la Conférence de Paris visait à mobiliser la communauté internationale face à l’urgence humanitaire dans l’est de la RDC et à soutenir les efforts de médiation menés par les États-Unis, le Qatar et l’Union africaine.
Selon ses initiateurs, la rencontre a permis de renforcer le dialogue sur l’intégration économique régionale, considérée comme un levier essentiel pour une paix durable. Paris estime que cette conférence a offert à la communauté internationale une occasion concrète de réaffirmer son engagement en faveur de la paix, du développement et de la stabilité dans la région des Grands Lacs, au bénéfice direct des populations locales.
Clément MUAMBA