Lubero : la société civile de Musienene menace de paralyser les activités pour protester contre l’arrestation de son président par les miliciens Wazalendo

Lubero sur la carte du Nord-Kivu
Lubero sur la carte du Nord-Kivu

La société civile de Musienene, dans le territoire de Lubero (Nord-Kivu), dénonce l’arrestation de son président, Kambale Maboko Fanuel, interpellé depuis ce jeudi 23 octobre 2025 par un groupe de miliciens Wazalendo dirigé par le général Ngendo.

Dans un communiqué signé par cette structure citoyenne et dont ACTUALITÉ.CD a pris connaissance, il est indiqué que l’enlèvement du président de la société civile de Musienene, Kambale Maboko Fanuel est survenu jeudi dans la matinée, vers 10h45, à Vunyapuru. Le motif de cette interpellation demeure pour l’instant inconnu.

La société civile de Musienene exprime sa profonde préoccupation et exige la libération immédiate de son président, décrit comme un acteur engagé au service de la population locale.

En guise de protestation, le noyau local de cette structure citoyenne a annoncé la suspension de toutes ses activités et la paralysie des activités sur toute l'étendue du chef lieu de la chefferie de Baswagha jusqu’à la libération de son président Kambale Maboko Fanuel.

Pour rappel, les miliciens affiliés au groupe Wazalendo sont régulièrement accusés de nombreuses exactions contre les civils à Musienene et dans la chefferie des Baswagha : pillages, tracasseries, viols, arrestations arbitraires, perception illégale de taxes et érection de barrières non autorisées. Ces abus sont devenus le quotidien des habitants, selon plusieurs sources locales concordantes.

Le 1er octobre dernier, les activités socio-économiques avaient été complètement paralysées à Musienene, chef-lieu de la chefferie des Baswagha. À l’origine, une manifestation populaire dénonçait l’enlèvement de cinq jeunes garçons originaires de la cité, enlevés par des miliciens Maï-Maï fidèles au général autoproclamé Ngendo.

Selon les informations recueillies sur place par ACTUALITÉ.CD, le président de la société civile locale, Kambale Maboko Fanuel, affirmait alors que deux de ces jeunes avaient été enlevés le lundi 29 septembre dans la soirée, et les trois autres le mardi 30 septembre, dans les mêmes circonstances. Ils auraient d’abord été arrêtés, puis kidnappés par les miliciens.

Dans cette zone où l’autorité de l’État est totalement absente, les groupes armés en particulier les miliciens Wazalendo imposent leur loi dans une impunité totale, au grand désarroi des populations locales.

Josué Mutanava, à Goma