Les États-Unis et la République démocratique du Congo ont signé jeudi à Washington un Accord de partenariat stratégique destiné à encadrer et accélérer une série de projets considérés comme prioritaires pour l’industrialisation du pays, la sécurisation des chaînes d’approvisionnement en minerais critiques et le développement d’infrastructures clés.
Selon le texte, la RDC devra transmettre dans les 30 jours suivant l’entrée en vigueur de l’accord une première liste des “DRC Designated Strategic Projects”, une catégorie qui regroupe les projets jugés centraux pour la transformation économique du pays. Ces initiatives devront contribuer à la création d’emplois, à l’ajout de valeur locale, au renforcement des infrastructures énergétiques et logistiques, ainsi qu’à la stabilisation des zones riches en ressources où persistent des tensions.
En parallèle, la RDC fournira également, dans le même délai, une liste initiale d’actifs miniers et zones d’exploration classés au sein du Strategic Asset Reserve (SAR), un mécanisme réservé aux projets liés aux minerais critiques et à l’or. Ces actifs pourront inclure des concessions déjà identifiées ou des périmètres encore non attribués. Les États-Unis disposeront d’un droit de première offre pour tout projet SAR notifié.
L’accord mentionne plusieurs chantiers structurants considérés comme prioritaires, notamment la réhabilitation de la ligne ferroviaire DRC-Angola dans le cadre du corridor Sakania-Lobito, présenté comme un axe stratégique pour l’exportation de cuivre, de cobalt et de zinc. Les deux parties visent une synchronisation des travaux avec la partie angolaise et souhaitent mobiliser financements publics et privés, y compris via des banques multilatérales.
Le texte reconnaît également le caractère stratégique du méga-projet hydroélectrique du Grand Inga, pour lequel un Comité de coordination et de gouvernance doit être créé afin de faciliter le financement et de booster les opportunités pour les entreprises américaines dans le développement des différents volets du complexe énergétique.
Enfin, l’accord prévoit que les États-Unis soutiendront la formalisation du secteur minier artisanal, l’amélioration de la gouvernance minière, la production de données géologiques, la sécurisation des chaînes d’approvisionnement et la création d’un “Strategic Minerals Reserve” en RDC destiné à stabiliser les prix et garantir un accès prévisible aux minerais critiques pour les industries américaines.
L’ensemble de ces projets doit être suivi par un Joint Steering Committee, dont la première réunion est prévue dans les 90 jours après l’entrée en vigueur de l’accord. Une revue tripartite du partenariat est annoncée tous les trois ans.